quand on vient vider les tiroirs.

Passant avec hésitation la porte d’entrée de la boutique qu’il connaissait que trop bien, Terence se mordillait la lèvre inférieure. Il n’avait plus passé cette porte depuis la fin de la malédiction, il n’avait pas le courage de le faire après tout. Il devait réfléchir tout comme parfois se changer les idées. Ce n’était pas rien de savoir qu’on était un être féerique alors qu’on pensait être un humain depuis toujours, enfin il ne l’avait jamais pensé réellement mais bon. Il avait fuit en comprenant qui il était, fuit ce qu’il avait été pendant la malédiction, fuit l’être qu’il aimait aussi … Mais il devait le faire. Terence savait qu’il devait y réfléchir et faire la paix entre tous les sentiments qui l’envahissaient qui était si contradictoires dans son être.  Comment réussir à vivre avec l’idée qu’on a aimé des êtres qu’on nous a toujours dit de se méfier, de fuir ? C’était vraiment difficile de le faire, vraiment très difficile de le faire. Pourtant il devait le faire. Terence ne pouvait pas vivre comme cela à jamais, son cœur et son être ne pourrait pas le supporter. Fuir pour guérir oui mais fuir pour oublier, non. Il ne pouvait pas le faire. Ce n’était pas son genre de fuir à tout jamais après tout. Pourtant il avait du mal à franchir le palier de la boutique où il avait passé tellement de temps depuis la première fois qu’il y était rentré plus par curiosité qu’autre chose. S’empêchant de se souvenir de cette première journée, Terence ne pouvait que se dire que ce n’était pas très concluant. Il se revoyait avoir regardé quelques secondes de trop l’homme qui allait devenir si important pour lui dans le futur avant de regarder à peu près partout avant que le propriétaire venait le voir pour lui proposer son aide. C’était si loin mais en même temps, ce ne l’était pas vraiment dans ses souvenirs. Il pouvait s’en souvenir presque parfaitement à chaque fois qu’il y pensait. C’était une belle rencontre bien sûre surtout à ses yeux. Mais là, Terence retenait sa main de trembler de façon plus concluante que de vouloir oublier les souvenirs qui avaient un lien avec la boutique. Après avoir prit une bonne bouffée d’air dans ses poumons, il s’était enfin convaincu de rentrer dans l’immeuble pour venir rechercher ce qui lui appartenait.

C’était presque avec soulagement de voir que personne n’était dans la boutique et même pas la personne qui hantait ses pensées plus qu’un ancien être que lui ne pouvait l’admettre. Il n’avait pas attendu pourtant longtemps pour voir Fear rentrer dans la boutique. En s’apercevant que c’était Terence, il était resté un moment dans bouger avant de se reprendre. Par contre Terence  n’en menait pas large, il sentait son cœur battre plus vite tandis que l’envie de fuir et l’envie d’aller le voir pour se blottir contre Finnegan se départageait dans sa tête, son être entier. Mais il ne pouvait pas encore une fois fuir. De plus, il n’en était pas vraiment capable. Certes quand il avait fuit l’autre jour c’était parce qu’il avait sentit la peur monter en lui, la crainte que l’être qu’il avait apprit à aimer vienne à le détruire ou l’enfermer comme le craignait les fées en général. C’était une réaction purement normale du point de vue d’un être féerique même si pour les autres, c’était bizarre. Les fées n’étaient pas assez fortes seules pour affronter un être humain même si elle avait des pouvoirs. Il y aurait toujours un moment où elle deviendrait plus faible et ce moment signera la fin de son existence. Mais il n’était plus vraiment ce qu’il était autrefois, il n’était plus une créature sans défense ou presque. Vraiment plus. S’avançant lentement mais s’arrêtant à une distance indispensable pour ne pas qu’il se sente mal. Il n’avait pas encore apprit à bien se contrôler, contrôler les sentiments si opposés qui avaient prit place en lui sans qu’il puisse les ignorer. Finalement après un silence, il osait dire « Bonjour … » Mouai … Pourrait faire mieux mais c’était déjà un bon début après tout. Ne pouvant pas rester sur ce simple salut sinon les choses n’avanceraient jamais. Et il ne pouvait plus de sentir une ambiance presque froide alors que … alors que les choses étaient si différentes autrefois. Dire que c’était sa faute lui enserrait douloureusement le cœur dans la poitrine. Il ne devait pas penser à cela, il devait récupérer ce pourquoi il était ici. Il disait alors « En faite, je suis là pour récupérer mes vêtements … et mes sous-vêtements. » Oui voilà la raison de sa présence ici, il avait fuit sans revenir et il avait prit l’habitude de laisser des vêtements comme ses sous-vêtements chez son … chez Fear. Ils voulaient les récupérer parce qu’il ne pouvait pas dire en avoir beaucoup après tout.

quand on vient vider les tiroirs.

Debout face à Finnegan, Terence se sentait assez mal voir vraiment mal. Avait-il attendu assez longtemps pour revenir chercher ses affaires ? Même s’il sentait que même s’il avait attendu plus longtemps, il n’aurait pas pu se préparer à revoir Finnegan en face de lui. Il n’était pas idiot et dire de s’habituer à cela n’est qu’un mensonge. Il se sentait vraiment tiraillé par l'amour pour l’homme en face de lui et la peur sans savoir ce qu'il devait faire. Se réfugier dans les bras de son ainé ou partir en courant. C'était un mélange étonnant et mais surtout assez étrange. Terence devait mettre ses mains dans ses poches pour éviter que Finnegan les voie en train de trembler, il ne manquait plus que cela. Faible, il se sentait totalement faible. Mais il ne pouvait pas perdre la face devant Finnegan. Terence savait qu'il avait raison. Il devait prendre du recul par rapport à leur relation ... et ne pas craquer ensuite. Ce n'était pas uniquement pour lui qu'il était partit, il l'avait fait aussi pour Finnegan même si c’était un peu difficile de le savoir. Il savait pertinemment que quand il doutait sans pouvoir avoir du recul, cela prenait vraiment beaucoup de temps de savoir ce qu'il voulait réellement. Une fois, il n’avait jamais cessé de douter sans jamais avoir trouvé bonne solution. Donc prendre du recul était la meilleure des choses ... mais aussi la plus douloureuse. Il en avait pleuré même si personne ne le savait. Finnegan lui manquait autant qu'il avait peur de lui. Enfin peur de lui ... Ce n'était pas vraiment de la peur uniquement axée sur lui. C'était la peur envers les êtres humains, des êtres qu'il n'avait pas appris à fréquenter autrefois. Il n'était pas très fort, voir assez faible de son point de vue personnelle. Mais c'était lui, il ne pouvait pas changer cela. La voix tremblante de Finnegan lui serrait douloureusement le cœur en comprenant que l’autre homme pensait qu’il était ici pour une raison positive pour leur histoire, pour eux. Mais non … Même si une partie importante de son être voulait tellement plonger dans les bras qu’il connaissait tellement bien pour oublier même si ce n’était que pour quelques secondes. Il ne remarquait même pas que même partie de son soi féerique voulait aussi se réfugier dans les bras de Finnegan. Il ne pouvait pas oublier qu’il se sentait autrefois uniquement bien avec Finnegan … Cette sensation de sécurité qu’il n’avait jamais pu acquérir auparavant même quand il était un gardien. Il avait besoin de se sentir en sécurité pour ne pas douter en grande partie mais aussi pour pouvoir vivre vraiment. Une sensation de sécurité qu’il avait seulement en rencontrant Finnegan. Il l’aimait tellement ...

Son cœur qui battait très fort dans sa poitrine, Terence disait alors le pourquoi il était là. Il était presque décidé sur ce qu'il faisait, presque. Il savait que même s'il avait prit la bonne décision, il ne pourrait pas résister si Finnegan lui demandait de bout en blanc de lui revenir. Certes, il lui donnerait quelques résistances mais pas assez pour empêcher Finnegan s'il le voulait vraiment qu’il revienne dans sa vie. Terence l'aimait, il aimait l'autre homme de tout son être, de tout son cœur. Jamais dans le passé, il avait pensé pouvoir aimer aussi fort un être surtout un humain. Son coup de cœur pour Clochette lui paraissait tellement moindre à côté de ce qu'il ressentait pour Finnegan. Et c'était ce qui était le plus difficile. Il l'aimait plus que tout. Mais il ne pouvait pas perdre la face ou plus vite, pas tout de suite en tout cas. Il se devait de se tenir à ce qu’il s’était dit et pas faire des choses qui risquent de les blesser une autre fois. Terence comprenait qu’il allait le regretter dès qu’il voyait le visage de Finnegan se fermer comme ses poings se serrer. Il avalait le plus discrètement sa salive, espérant qu’il ne viendrait pas à craquer. Terence écoutait ce qu’il disait sans rien faire d’autre, n’ayant pas la force de toute manière. Son homologue avait à coup sûre cru qu’il lui revenait …. Même si ce n’était pas faux s’il prenait la peine de comprendre l’état délicat dans lequel Terence était. Le laissant passer, peiné de le voir ne même pas prendre la peine de le regarder. Quand Finnegan recommençait à parler, Terence bénissait le soi humain de l’avoir habitué à la colère de son homologue. L’être féerique aurait surement déjà fuit mais non, il était encore debout dans la boutique à écouter la colère de Finnegan parler. Terence allait parler malgré le ton sec et cassant de Finnegan avant de changer d’avis. Il devait attendre, il sentait au fond de lui que l’autre homme n’avait pas fini et il avait raison.

Sursautant un peu trop violemment quand il entendait le bruit du coup de pied dans le comptoir parce que la partie féerique ayant prit plus de place dans son être, Terence déglutissait plus difficilement. Avant de grimacer en entendant Finn parler. Il ne niait pas … loin de là. S’il niait, jamais il n’aurait remit ses pieds dans cette boutique même si pour cela, il devait laisser ses affaires dans son ancien second domicile. Malgré la voix tremblante et les larmes qui mentaient dans les yeux de Finnegan que Terence pouvait voir plus ou moins facile, il disait en s’avançant en prenant en moins le courage toujours présent « Je n’ai pas oublié Finnegan, je n’ai pas du tout oublié et je nie encore moins tout ce qui fait partie de moi, de mon histoire. Je ne peux pas le faire donc que tu penses que je puisse le faire me fait presque mal. Je suis toujours celui que tu as connu, je n’ai pas changé » Sa voix s’était un peu emportée à la fin et se passant une main dans les cheveux dans un but impossible de retrouver son calme, il disait « Tu sais ce que c’est d’avoir au fond de toi une peur panique que toutes les personnes que tu as aimé durant cette vie que tu n’as pas décidée d’avoir puisse te faire du mal ? D’avoir l’impression de ne plus savoir si tu dois faire parce que les deux personnes que tu as été ne sont pas vraiment compatibles ? Ce n’est pas par choix que j’ai fuit, c’est parce que j’ai l’impression qu’on … qu’on allait me tuer » Terence faisait une pause en se mordillant la lèvre inférieure. Oui, il avait juste eu l’impression qu’il allait périr quand tous ses souvenirs étaient revenus dans son esprit, tout ce qu’il avait apprit pendant qu’il était gardien de la poussière des fées … « On m’a toujours apprit que les humains étaient des êtres mauvais et qu’il fallait s’en méfier. On ne peut pas fuir notre véritable naturel Finnegan et tu le sais. Mais sais-tu que c’est d’avoir la conviction de voir un être qu’on aime va te faire souffrir juste pour la satisfaire la cruauté de son être ? Je n’ai pas pu m’en empêcher, c’était plus fort que moi. On ne peut pas arrêter d’être soi. » Se taisant, Terence se sentait un peu soulagé mais coupable en même temps. Il n’aurait pas du en dire trop, non il n’aurait pas du mais c’était trop tard à présent.

quand on vient vider les tiroirs.

La culpabilité se renforçait dans son être alors qu'il se rendait compte de ce qu'il avait dit. Il en avait dit beaucoup trop et de façon tellement maladroite, il pouvait le savoir rien qu'en réfléchissant à ce qu'il avait dit. Il commettait tellement d'erreurs là, il les cumulait même. Il n'aurait pas dû se lever, rester dans son lit roulé en boule pendant qu'il ne travaillait pas aurait été une meilleure chose. Il n'était pas près à voir Finnegan sinon il n'aurait pas dit des choses si importantes de façon si maladroites. Il ne cherchait pas à s'expliquer pourquoi il se comportait ainsi, il n'en avait pas besoin pour dire qu'il était définitivement trop bête. Pourtant, il ne pouvait pas s'en empêcher. Il faisait bourde sur bourde sans pouvoir s'arrêter. Enfin pour l'instant au moins. Au fond, Terence était certain qu'il venait de commencer à mettre fin à cette relation alors qu'il ne le voulait pas. Il ne voulait pas que cela arrive parce qu'il aimait Finnegan mais, son côté féerique ne pouvait que le réfuter. Mais pourtant, il ne pouvait pas se mentir ni sur ses battements de cœur qui allaient trop vite pour que ce soit normal ni sur l'envie presque viscérale de revenir en arrière dans le temps seulement pour pouvoir se permettre de prendre l'autre homme dans ses bras. Il ne voulait vraiment pas que tout finisse à cause des mots qu'il n'avait pas bien choisi par rapport à la situation, des mots si durs alors que Finnegan ne les méritait pas. Terence avait tellement honte, son cœur se serrait douloureusement dans sa poitrine alors qu'il se disait combien il se détestait lui-même. Que Finnegan aurait été bien plus heureux s'ils ne s'étaient jamais rencontrés dans le passé ... durant cette vie qu'ils n'avaient pas du tout choisi. Terence n’avait plus aucun doute sur un point. Ce n'était pas Finnegan qui était le plus susceptible de faire souffrir l'autre mais bien Terence. C'était lui qui avait fait naitre des larmes dans les yeux de la personne qu'il osait dire aimer et qui faisait actuellement les cent pas devant lui. C'est lui, Terence, qui devait souffrir et non le contraire. Il n'était vraiment plus l'être qu'il était avant ... Ou un peu trop. Il ne savait plus. Seule comptait la douleur qui transparaissait entièrement de Finnegan. Plus celle-ci imprégnait son être, plus il se disait que oui ils n'auraient jamais du se rencontrer. Il n'aurait jamais du franchir la porte de la boutique de Finnegan, il n'aurait jamais du rentrer dans la vie de l'autre homme ... Il aurait du ne jamais exister ...

Les premiers mots de Finnegan faisaient un peu monter les larmes aux yeux, voir beaucoup. Il s'en voulait d'être le responsable de la voix tremblante de l'autre homme. Il ne devait pas souffrir, il ne méritait pas cela. Vraiment pas. Pourquoi était-il revenu ? Surement par égoïsme. Oui cela ne pouvait être que cela. Dire qu'il était seulement pour récupérer ses affaires était faux après tout, il pouvait très bien se passer de ses affaires au fond. Il n'accordait tellement peu d'importance aux vêtements après tout, il était là plus pour voir Finnegan. Il le savait parfaitement à présent. Mais il n'aurait pas du, il aurait dû être moins égoïste et se dire que l'autre homme préférerait ne plus le voir avant longtemps. Au fond, cela pourrait être vrai. Il ne savait pas vraiment. Enfin, là n'était pas la question. Terence l'écoutait alors qu'il recommençait à parler. Ô que oui, il le savait. Et c'était pour cela qu'il se déteste d'avoir l'impression que Finn aurait pu lui faire du mal. Et non ... Bien sûre que non, il n'était pas un monstre. Ce n'était pas Finnegan qui était le monstre mais lui, Terence. Les paroles de son ancien compagnon le faisaient craquer et des larmes commençaient à couler sur ses joues. Il ne les essuyait pas, ce n'était tellement pas important de montrer qu'il était faible. Au moins cela prouvait qu'il avait encore des sentiments comme un cœur. Ses larmes étaient tellement moins nombreuses par rapport à celles de Finn mais c'était peut-être parce qu'il avait déjà trop pleuré auparavant. Les mots qui sortaient de la bouche de son homologue ne faisaient que confirmer le fait qu'il était un monstre. Il n'avait pensé qu'à lui alors qu'il n'était pas le seul dans cette histoire. Enfin, il avait pensé le faire mais, il se mentait. Il était trop aveuglé sur ce qu'il ressentait pour voir que Finnegan aussi pourrait être dans une situation délicate. Finnegan était marié ... Son cœur se serrait douloureusement dans sa poitrine. Il n'y avait plus trop de doute, jamais leur histoire ne pourrait continuer. Il ne pourrait surement pas laisser sa femme de côté pour ... pour Terence. Non, jamais. Pourtant, dans ce que disait Finnegan, Terence pouvait voir qu'il avait doute sur la vie qu'il allait choisir. Mais il ne devait pas, il devait aller avec sa femme.

La suite faisait briser le cœur de Terence. Leur histoire était belle et bien finie, il n'en avait plus aucun doute. Il n'aurait pas dû dire des choses comme il en était sorti de sa bouche. Mais dire qu'il était désolé ne serait surement pas bien venu. Il avait ce qu'il méritait au fond. C'était sa faute. Il n'aurait pas du fuir, il n'aurait pas du parler si maladroitement. Pourtant, ce n'était pas fini et Terence se rendait compte combien Finnegan avait raison. Il était bien un humain ... Et oui, il avait fait souffrir l'homme qu'il aimait. Ce dernier réussissait à faire augmenter le nombre de larmes glissants sur ses joues alors que Terence ne pensait pas cela vraiment possible. Il l'avait fait souffrir plus que n'importe qui et il refusait de croire qu'il avait osé le faire. Son cœur semblait se noircir dans sa poitrine et une petite voix dans sa tête lui disait que s’il était entièrement un être féerique, il ne serait pas debout à ce moment même. Il était donc bien un humain ou presque. Mais ce n'était tellement pas important. Il s'en fichait éperdument de lui au fond, seul Finnegan comptait à présent et sa douleur. Les derniers mots de Finnegan résonnaient dans sa tête. Oui il était libre de partir, de partir et de ne plus jamais revenir. Pourtant, tout son être refusait de le faire. Il ne pouvait pas partir, non il ne pouvait pas. « Finn … » Sa voix était chargée de sanglots et tremblaient. Son regard était fixé sur le dit-Finn qui se tenait droit devant lui et il voyait parfaitement qu'il pleurait aussi. Il ne voulait pas le voir pleurer, il voulait le voir sourire mais, dans cette situation, ce n'était pas possible. Se reprenant en main, Terence disait « Je suis désolé ... Ce n'était pas ce que je voulais dire. Enfin si mais ... Tu n'es pas un monstre, non tu ne l'es pas du tout. Je me déteste si tu savais. Ce n’est pas toi le monstre ... C’est moi qui le suis pour t'avoir fait pleurer et souffrir. » Terence s'arrêtait là, la voix bloquée par un sanglot. Il se sentait tellement ridicule au fond. Les paroles de Finnegan lui tournaient en tête jusqu'à ce que Terence craque. Il ne lui avait fallu que deux enjambés pour arriver devant l'autre homme et quelques secondes après, il avait enroulé ses bras autour de lui. Il ne pouvait pas se passer lui, c'était plus qu'il ne pouvait le faire. Sa voix disait sans cesse alors qu'il avait mis sa tête dans le cou de Finnegan « Je suis désolé, tellement désolé. Je ne voulais pas te faire du mal. Vraiment désolé. S'il te plait, pardonne-moi... » Une fois qu’il avait cessé de demander pardon, Terence se reculait beaucoup trop vite à son gout, la tête basse. Il devait aller chercher ses affaires pour sortir de la vie de Finnegan à tout jamais ...

quand on vient vider les tiroirs.

Terence ne voulait pas perdre Finnegan, vraiment pas. La simple pensée qu’il pouvait le faire le rendait si triste qu’il ne pouvait pas accepter que cela arrive. Il l’aimait plus que tout et cela ne changera jamais. Certes ils n’avaient pas choisi cette vie mais leur histoire n’était pas née uniquement à cause de la malédiction, il en était certain. De toute manière, il ne pourrait pas croire si cela était vraiment le cas parce que sinon son cœur ne battrait pas si vite. Ses sentiments n’étaient pas fictifs, ils étaient bien trop profonds pour que ce le soit. Terence n’avait jamais apprit à aimer autant avant la malédiction, son coup de cœur pour Clochette était tellement peu à ses yeux à côté de ce qu’il ressentait. Ce n’était même rien, un simple sentiment d’amitié qui avait un tout peu débordé. Rien de plus. Donc cela n’était pas du tout comparable à l’importance de Finnegan dans son cœur, dans sa vie. Son amour était telle qu’il remettait sa vie en tant qu’être féerique et ses croyances en compte. Cet homme était vraiment important pour lui, plus que n’importe qui et plus que l’être féerique ne pouvait le croire. Certes il avait fuit mais c’était parce que tout l’être qu’il était réellement avant comme ses souvenirs avaient prit le dessus sans que l’être qu’il avait apprit à être avec les hommes, des êtres qu’il devait soi-disant éviter, durant toutes les années où la malédiction était sur eux ne puisse rien faire. La surprise avait prit le dessus, plus fort que tout. Une grande partie de lui était d’accord sur un point. Même si le temps n’était pas réellement passé durant les vingt-huit ans, il était certain que les quatre années avec Finnegan étaient réelles. Qu’il avait apprit vraiment apprit à le connaitre, à l’aimer. Aimer plus qu’il ne l’avait jamais fait durant toutes les premières années de sa vie. Il revoyait parfaitement les heures qu’il avait passé à seulement profiter de la présence de l’autre homme, leurs câlins, leurs baisers bien sûrs. Tout lui revenait en tête et il ne pouvait pas se dire que tout cela était faux, c’était plus fort que lui. La simple pensée qu’il allait perdre tout cela lui était presque totalement insupportable. Quatre années à aimer un être, ce n’était vraiment pas rien à ses yeux. Et aimer toujours plus fur et à mesure alors que le temps passait. Tout cela ne pouvait pas être gâché, il refusait tout simplement. C’était vraiment quand on était à deux doigts de perdre ce qui nous était cher qu’on se rendait compte de leur valeur à nos yeux. Donc le perdre à cause de mots mal choisis … Non, il ne pouvait pas accepter. Il n’avait pas survécu à des choses qui pouvaient paraitre ridicule s’il les disait à présent mais qui étaient dangereuses comme importantes pour l’être qu’il était avant pour baisser les bras à présent.

C’était pour toutes ces raisons qu’il prenait Finnegan dans ses bras mais aussi pour combler le besoin viscéral qu’il ressentait à l’avoir près de lui. Même s’il se disait que l’étreinte ne lui serait surement pas rendue. Il avait été trop horrible à ses yeux pour que l’autre homme lui pardonne aussi facilement. Même si au fond, il gardait l’espoir qu’il le fasse. Il avait besoin qu’il le fasse sinon … sinon il savait qu’il ferait surement des choses qui ne pourront pas  changés. Sans Finnegan … Il ne savait pas ce qu’il deviendrait. Il se sentait déjà suffoquer presque en pensant à lui tout en culpabilisant. Pourtant son espoir flanchait un peu quand il se reculait du corps de Finnegan pour aller chercher ses affaires alors qu’il n’avait pas réagit. Son cœur semblait sur le point de se briser en plusieurs milliers de morceaux quand il sentait enfin que Finnegan réagissait alors qu’il n’avait eu le temps de penser à quoi que ce soit d’autres qu’à sa douleur … Deux mains attrapaient son poignet pour le stopper dans sa démarche de partir. Terence se laissait faire, le cœur tambourinant dans sa poitrine quand Finnegan le tirait à nouveau contre lui avant de l’enlacer fortement. L’espoir … Il avait bien fait d’y croire. Plongeant son regard dans celui de l’autre homme quand leur tête était l’une contre l’autre, Terence se sentait vraiment heureux même si une toute partie de lui craignait qu’il ait encore à souffrir. Finnegan commençait alors à parler en disant qu’il lui pardonne parce qu’il n’aurait jamais pu l’en vouloir. Terence ne s’intéressait pas vraiment à ses battements cardiaques mais c’était sans conteste qu’ils augmentaient encore un peu. Terence fronçait des sourcils en l’entendant dire qu’il espérait qu’il le pardonne aussi. Pardonner ? Malgré que le plus jeune n’avait rien à reprocher à son homologue, il disait « Tu es déjà pardonné, tu es toujours pardonné » Et il était totalement sincère, il n’avait rien du tout à se faire pardonné. Terence avait toujours pardonné ce qu’il faisait, ce n’était pas aujourd’hui que cela serait différent.

Malgré qu’il voie Finnegan se reculer légèrement, le cœur de Terence battait encore très vite. Il s’en voulait un peu, toujours, de l’avoir faire pleurer mais le sourire doux de l’autre homme apaisait ses remords. Silencieux, Terence écoutait son homme, parce que oui c’était le sien, parler pour lui dire qu’il ne voulait pas que leur histoire finisse. Cette simple phrase soulageait Terence qui savait pourtant qu’une suite allait arriver. Et il n’avait pas tord. Il lui demandait du temps pour pouvoir démêler ses vies comme Terence en avait eu besoin donc il ne pouvait pas lui refuser. Au moins lui n’avait pas fuit … C’était avec une très légère surprise le prenait quand Finnegan lui proposait de retourner dans l’appartement. Terence ne pouvait pas refuser, c’était en quelque sorte leur chez-eux mais au fond … il ne savait pas si c’était intelligent qu’il y retourne, lui aussi devait régler des choses après tout ... Il se souvenait qu’il avait emménagé en quelque sorte chez Fear assez rapidement quand il lui avait avoué qu’il venait d’avoir dix-huit, il y a deux ans donc. Pourtant il avait décidé d’avoir aussi son appartement et aujourd’hui, il savait qu’il avait eu raison. Mais il se disait rien parce que Finnegan n’avait pas fini de parler parce qu’il lui disait qu’il l’aimait et qu’il ne devait jamais en douter. Comme qu’il lui prouverait. Terence était heureux et presque en paix pour l’instant. Même quand Finnegan le serrait contre lui avant de le relâcher. Il disait alors « Oui je le comprends, je ne veux pas non. Vraiment pas. Et je conçois aussi que tu aies besoin de démêler tes deux vies. Je crois que moi aussi je dois encore le faire. Je sais que j’ai fuit et que j’ai eu l’optique de le faire mais … mais c’est difficile. Je pense que c’est mieux que je reste dans mon appartement, le temps qu’on règle un maximum de choses. Et je t’aime aussi Finnegan, plus que tout. » Il souriait doucement et pour prouver ses dires, il faisait ce qui lui avait manqué aussi depuis trop longtemps à son gout : Embrasser Finnegan. Il y mettait tout son amour, sa tendresse en s’en fichant d’avoir le gout salé de leurs larmes en bouche. Au fond de son esprit Terence se souvenait que la reine Clarion lui avait dit que l’amour, le vrai ne se trouvait facilement et quand on l’avait trouvé, il ne fallait le lâcher parce qu’il était bien plus beau et important que tout le reste ...  Elle avait raison. Terence aimait Finnegan plus que tout.