Liniria, jeune femme aux cheveux bruns et aux yeux noisette, vivait une vie relativement aisée dans la forêt enchantée avec son clan. Leur campement se situait dans un endroit reculé de la forêt, en contrebas d'une grande falaise, non loin d'un lac aux reflets argentés. Les journées étaient paisibles, les soirées animées : la vie ne manquait pas de charme. Mais Liniria était malheureuse. Elle n'avait pourtant pas à se plaindre, mais la solitude lui pesait depuis de nombreuses années ; devenue femme depuis cinq ans, elle ne réussissait pas à trouver l'Amour avec un grand A. Son vœu le plus cher était pourtant de construire une famille, et d'avoir sa fin heureuse, comme toutes les personnes du pays qu'ils habitaient... Elle avait espéré toute sa vie de rencontre l'âme sœur, et ce dans ses plus lointains rêves d'enfant... Un jour qu'elle allait chercher du bois dans la forêt, en compagnie de ses deux sœurs, elle croisa la route d'une vieille femme aux cheveux blancs dont l'œil droit était bandé. C'était la plus vieille femme du clan gitan où ils habitaient. Elle connaissait les peines de cœur de tous les habitants, leurs douleurs, leurs maux. Elle posa sa main tremblante sur le cœur de Liniria qui la regardait, pleine de respect, car il était rare que la Sage-femme se montre aux yeux des autres habitants, préférant rester sous sa tente à longueur de journée.

« Mon enfant... Je sens ta solitude. Mais n'aies craintes, il te suffira de monter sur la colline, dans deux nuits, lorsque la lune sera pleine, et de la prier de t'accorder ton vœu le plus cher. »

Confiante, Liniria s'exécuta. Elle attendit deux nuits avant de monter sur la colline, guidée par la clarté de la lune qui brillait dans le ciel, pomme argentée dont les reflets se perdaient dans l'eau du lac en contrebas. Arrivée tout en haut, elle se laissa tomber à genoux, la tête basse, et formula sa prière à voix haute. Toute la nuit durant, la gitane formula son vœux dans sa tête, les yeux fermés, la tête levée vers le ciel.

« Tu auras ton homme, femme brune, du ciel répondit la pleine lune,
Mais il faudra donner ton enfant le premier dès qu'il te sera né. »

Telle fut la réponse qui parvint aux oreilles de Liniria comme un murmure soufflé par une brise de vent. La gitane ouvrit les yeux et fut un instant éblouie par le ciel pâlissant. La lune descendait doucement à l'horizon et la même phrase parvint à ses oreilles. « D'accord. » murmura Liniria, prête à ce sacrifice pour trouver l'amour, de son plein gré. Son cœur se mit à battre pus vite dans sa poitrine. Elle dévala la colline, croyant que son cœur allait exploser de bonheur. Comment allait-elle trouver l'amour ? Elle ne le savait pas, mais elle était sûre qu'aujourd'hui, elle allait rencontrer l'homme de sa vie. L'amour avec un grand A... Alors qu'elle courait sur le chemin du retour, comme envoyé par le Destin, elle percuta un homme de plein fouet. Lorsque Liniria releva la tête vers lui, elle tomba amoureuse du premier regard, et lui aussi, charmé par le sourire heureux qui apparaissait sur le visage de la jeune femme et son rire cristallin. Ils unirent rapidement leur vie, et Liniria tomba rapidement enceinte. Elle fit de son mieux pour ne pas s'attacher à l'enfant, n'oubliant pas la promesse qu'elle avait faite à la Lune, sans se douter que tout ceci ne lui avait été accordé qu'avec l'aide de la magie. Magie provenant du ciel, certes, mais magie quand même. Et toute magie a un prix.

Lorsque l'enfant vit la lumière du jour, tout le monde fut extrêmement surpris : sa peau était blanche, tout comme ses cheveux, quant à ses yeux, ils étaient d'un gris très pur contrairement au père dont les prunelles étaient d'une chaude couleur olive. Dès que l'homme eut son fils dans les bras, la déception et le dégoût traversa les traits de son visage. Tout le monde fut consterné. L'homme reposa son fils dans son berceau et rentra chez lui, sans un mot. Liniria pleura toutes les larmes de son corps et voulut expliquer à son mari quelle promesse elle avait faite à la Lune pour le rencontrer... Cependant, il ne lui en laissa pas le temps. Lorsqu'il revint la trouver, au milieu de la nuit, il était armé d'un couteau et il la poignarda sans vergogne pour sauver son honneur qu'il pensait perdu. Après son acte, il saisit son fils dans ses bras et monta jusqu'en haut de la colline qui surplombait le lac avant de le laisser là, abandonné, livré à lui-même du haut de ses deux jours, puis il s'enfuit à travers la forêt sans plus jamais reparaître.

C'est ici que l'histoire de Gabriel commence.

De sa chaude lumière, la lune, sa mère, l'inonda tout entier pour ne pas qu'il pleure et se sente abandonné et guida jusque-là les pas d'un homme solitaire afin qu'il trouve l'enfant abandonné en haut de la colline. Il ne voulait pas particulièrement d'enfant, lui de nature plutôt misanthrope, sans femme ni enfants, bourru et râleur. Cependant, il ne put se résoudre à laisser un nourrisson mourir en haut d'une colline. Il le prit dans ses bras et le porta jusqu'à la petite maison qu'il habitait depuis quelques mois. C'était un voyageur dans l'âme et il ne restait jamais longtemps au même endroit, il pouvait se vanter d'avoir visité un nombre inconsidérable de royaumes et aspirais à en visiter d'autres, seulement accessibles par des moyens magiques. Il s'appelait Joshua. Passons. Il fut extrêmement malhabile avec Gabriel, inutile de le cacher. Ce n'était pas réellement un fils désiré et il aurait pu l'abandonner à n'importe quelle porte d'une église, mais... Ayant été lui-même livré à lui-même dès son plus jeune âge, il jugea préférable que ce petit ait une figure paternelle constante, bien qu'il ne soit pas le meilleur exemple. Gabriel se mit donc à voyager avec cet étrange père d'adoption qui alternait les regards froids et vides d'émotions à quelques petites tapes affectives dans le dos.

Dès sont plus jeune âge, Gabriel eut un but bien précis dans sa vie : que son père soit fier de lui. Il commença, dès l'âge de quatre ans, à le suivre partout et à l'imiter dans l'espoir d'être bien vu de son paternel. Ensuite, il se porta lui-même volontaire pour diverses tâches ménagères, et lorsqu'il fut un peu plus âgé (sept ou huit ans) il se proposa pour aller faire des commissions : il portait des lettres, il achetait de la nourriture et rapportait facilement un peu d'argent pour sa « bouille d'ange ». Mais avec ce zèle vint s'ajouter un caractère très rêveur : Gabriel s'égarait souvent dans ses pensées ce qui agaçait singulièrement son père adoptif, homme plutôt rationnel, qui le rappelait à la réalité en lui donnant une petite claque derrière la nuque. Malgré ce manque d'affection, Gabriel était heureux. Il adorait les nuits où le ciel était dégagé et que la lune était bien visible, évidemment. De façon inexplicable, il était grandement attiré par cet astre brillant et il avait toujours l'impression d'être comblé de bonheur et d'amour en le regardant.

C'est plus tard que les choses se gâtèrent, lorsque Gabriel eut précisément treize ans. Cela faisait plusieurs mois que son père et lui changeaient d'endroit presque toutes les semaines, comme s'ils fuyaient quelque chose. Ce matin-là, Gabriel aurait dû se douter de quelque chose car Joshua le serra brièvement dans ses bras et l'embrassa sur le front avant de lui souffler un « Je suis fier de toi, fils, même si je ne suis pas ton père véritable. » Sur ces belles paroles, il laissa Gabriel, le cœur en fête, aller ramasser du bois et faire quelques achats dans un village non loin de là. Lorsqu'il à la roulotte que son père et lui avaient acheté, le calme qui régnait dans les environs ne fut pas pour le rassurer. Il fit quelques pas dans leur petit campement et fut frappé d'horreur en découvrant son père, étendu sur le sol, une dague plantée en pleine poitrine. Gabriel lâcha toutes ses provisions et se précipita vers son père. « Père, père ! » sa main se posa sur le manche de la dague et ses yeux se remplirent de larmes. La main de Joshua se referma mollement sur le poignet de son fils et, du bout des lèvres, il souffla : « Enfuies-toi, Gabriel... » Le jeune garçon secoua la tête et retira brusquement la dague du corps de son père avant d'appuyer ses mains sur l'hémorragie. Joshua émit un faible sifflement et les râles de sa respiration se firent plus profondes, plus laborieuses. Il s'éteignit. Une larme roula sur la joue de Gabriel qui, les mains pleines de sang, resta agenouillé devant le cadavre de son défunt père. Il entendit alors des bruits de pas et tourna brusquement la tête. Avant qu'il ne puisse comprendre quoique se soit, on l'assomma et il perdit connaissance.

Lorsque Gabriel rouvrit les yeux, il était allongé dans une cellule froide et puante. Quelques rayons de lune traversaient les barreaux de la fenêtre et venaient faiblement éclairer l'endroit. Le jeune garçon se redressa difficilement avec un mal de crâne abominable. Il cligna des yeux, désorienté, et voulut se masser les tempes, mais il découvrit qu'il était enchaîné, pieds et mains liés. Il poussa un grognement de surprise, hébété et plongé dans l'incompréhension la plus totale. Il baissa la tête, se rappelant les dernières images qu'il avait vues avant d'être assommé. Qu'allait-il devenir maintenant ? Où était-il ? Tant de questions. Ne t'en fais pas, tout va bien se passer.

« Qui est là ? »

Nulle ne réponse ne parvint à ses oreilles, il commençait à entendre des voix. Quelques lucioles arrivèrent doucement dans la cellule et vinrent se regrouper en un même point. Gabriel les regarda avec de grands yeux étonnés. Quelles lucioles seraient attirées par la pénombre d'une prison sentant le rancie et la mort ? Elles étaient de plus en plus nombreuses et finirent par forme une lumière éblouissante. Gabriel cligna plusieurs fois des yeux, ébloui, et, au sixième battement de cils, la silhouette fantomatique d'une jeune femme se dressait devant lui. Il retint un hurlement de stupeur, fixant l'apparition de ses grands yeux gris. La femme s'avança vers lui, ses pieds ne touchaient pas le sol, et s'agenouilla pour être à sa hauteur. « Je suis la Lune, mon fils. » L'incompréhension la plus totale se lisait sur le visage de Gabriel.

« Comment ? » souffla-t-il, impressionné, se demandant si tout ceci n'était qu'un rêve ou bien s'il devait vraiment y croire. La Lune, comme elle disait s'appeler, lui sourit tendrement et s'assit à côté de lui. « Ne t'en fais pas, je t'ai toujours eu à l’œil et je veillerais à ce qu'il ne t'arrive rien. J'ai lu l'avenir dans mes sœurs les étoiles et tu seras relâché demain à l'aube. » Gabriel préféra rester sceptique mais il ne pouvait s'empêcher d'y croire de tout cœur. « Où irais-je ensuite ? Mon père est mort, je suis seul... Je ne sais pas quoi faire... Madame. » La femme lui sourit gentiment. « Tu n'as pas à t'en faire. Tu n'as qu'à suivre ce que te dicte ton cœur. Et je serais toujours là si tu en as besoin, tu es mon fils après tout. » Gabriel cligna des yeux. Il n'arrivait pas à se faire à cette idée, c'était tellement soudain. Fils de la lune, était-ce seulement possible ? Il décida de lui faire confiance. Il n'avait pas trop le choix, de toute façon, n'est-ce pas ? Il hocha donc la tête.

La silhouette fantomatique de la Lune commença à s'effacer doucement. « Non, ne partez pas, je suis tout seul ! J'ai peur ici... » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme qui disparaissait. « Je n'ai pas le pouvoir de rester à tes côtés plus longtemps sous cette forme, mais je veille sur toi, fais moi confiance. » La femme disparue totalement, laissant Gabriel seul dans son cachot. Les larmes montèrent aux yeux du jeune garçon qui commença à sangloter. La lumière de la lune au dehors se fit plus imposante et toute la cellule fut soudain illuminer de chauds rayons argentés. Gabriel releva la tête vers les barreaux de la fenêtre et renifla. Il avait mal au cœur mais se sentait un peu mieux. Il ferma les yeux et réussit à s'endormir sous l’œil bienveillant qui veillait sur lui.

Comme promis, on vint le réveiller le lendemain matin et on le remit en liberté car ce n'était « qu'un enfant ». On le laissa aux portes du château Seigneuriale de la région sans aucun indication. Confient, Gabriel se mit en route, un peu perdu, se sentant plus seul que jamais. Il n'aimait pas particulièrement le soleil qui tapait sur son front. Sa chaleur l'exaspérait. C'est ainsi que commença une vie de vagabondage pour Gabriel. Il ne lui arrivait jamais rien car la Lune veillait sur lui, la nuit tombée, elle lui conseilla de ne rien tenter d'imprudent la journée. Aussi solitaire que l'avait été son père adoptif, Gabriel devint voleur pour survivre : il dérobait aussi bien argent que nourriture, mais jamais à l’excès car il se voulait être quelqu'un de Bien. Il vécut ainsi jusqu'à ses dix-huit ans. Cela ne le gênait pas, la solitude était sa meilleure amie. Il devint poète à ses heures perdues et écrivit beaucoup de lignes. La nuit, il était toujours extrêmement inspiré et sa plume glissait sur le parchemin comme l'eau coulait dans une rivière. Il commença à vendre ses poèmes qui étaient forts apprécié par la noblesse et c'est ainsi qu'il commença à gagner de la notoriété et un peu de rang social. Il gagna également de l'argent. C'était sa « bonne étoile » qui veillait sur lui. La lune toute entière le faisait. Sa mère. La vie aurait ainsi pu continuer. Gabriel coucha avec de nombreuses femmes, non par amour, mais pas pur plaisir, découverte. Il ne trouva jamais l'âme sœur, en fait, il ne la cherchait pas vraiment, tel n'était pas le but de sa vie. Mais qui couche avec des femmes pour le plaisir a forcément des ennuis un jour ou l'autre... Et l'ennui de Gabriel fut un fils nous désiré.

Alors que Gabriel se levait ce matin-là, une servante vint le voir. Le jeune homme était devenu une personne très importante, Seigneur d'un territoire. On l'appréciait car il se voulait Juste et équitable, mais certains la haïssaient, notamment quelques gens malhonnêtes qui ne pouvaient plus poursuivre leurs commerces illégaux. Mais passons, ils importent peu pour le moment. Ce matin-là, donc, une servante vint trouver Gabriel dans sa chambre alors qu'il revêtait ses habits. « Monseigneur, nous avons trouvé un bébé devant votre porte ! Anita dit que c'est une femme qui l'a déposé, une paysanne. Elle disait que ce n'était pas à elle de nourrir l'enfant mais à son père qui l'avait engendré et qui était plus riche qu'elle. » Gabriel ouvrit de grands yeux. « Comment ? Et elle croit que je suis la bonne personne pour m'occuper d'un enfant ? Gabriel était sous le choc, il n'avait que vingt ans et ne pensait certainement pas à avoir un enfant !

Gabriel se rendit aux cuisines où le bébé était là, âgé de quelques mois, enveloppé dans de chaudes couvertures de laine. Le jeune homme passa une main dans ses cheveux argentés et soupira. Un fils... Était-on sûr que c'était le sien au moins ? Gabriel prit l'enfant dans ses bras. Il avait ses yeux. En plongeant son regard dans les siens, une connexion se créa, instantanément. Le cœur de Gabriel se mit à battre un peu plus vite et un doux sourire naquit sur ses lèvres. Père ? Pourquoi pas, après tout... Après tout, il avait lui-même perdu son père et savait ce que ça faisait de se sentir abandonné. Il décidé donc de l'accepter et de le garder.

Huit années s'écoulèrent avant que les choses ne se gâtent. Père et fils avaient une relation presque parfaite. Gabriel aimait tendrement ce petit garçon qu'il avait baptisé Mathieu, faute d'inspiration, et, avec lui, il redevenait enfant. Ils jouaient à de nombreux jeux, Gabriel lui avait appris à tenir une épée en bois, à monter à cheval et à danser. Des arts qu'il estimait nobles et indispensables. Et puis... Un soir, alors que Gabriel était dans une taverne pour boire un verre en compagnie d'un jeune homme avec qui il s'entendait plutôt bien, quatre malfaiteurs vinrent l'agresser physiquement. Gabriel s'en sortit, donnant un habile coup de genoux dans l'entre-jambe du « chef » et assommant son second avec le pied d'une chaise. C'est avec des menaces de morts que ces malfrats repartirent. Pris de panique pour ce qui pourrait arriver à Mathieu, Gabriel rentra dans son château seigneuriale. Il réfléchit longuement. Des menaces de mort... Il ne voulait pas quitter le royaume pour « si peu », ce n'était pas un lâche, s'il fallait se battre contre des agresseurs, il le ferait. Mais Mathieu... Il serait alors exposé au danger et risquerait de mourir à tout instant. Et ça, il n'en était pas question. Mettant ses états d'âme de côté, Gabriel s'en alla trouva un pirate dont il avait entendu des rumeurs. Il pensait que cela était la meilleure solution afin que Mathieu parte très loin et qu'il soit difficile de le retrouver, pour ses agresseurs.

Le pirate était un certain Capitaine Crochet – car l'une de ses mains avait été remplacée par un crochet. Gabriel le paya un sac d'or d'avance pour qu'il prenne son fils et un sac d'or une fois que Mathieu fut entre les mains du capitaine. Les séparations furent froides. Gabriel n'avait rien expliqué à Mathieu. Il pensait que cela serait plus facile et il préférait que son fils ne comprenne pas et le déteste plutôt qu'il ne soit tué. S'il avait su, il aurait préféré rester avec son père, sans aucun doute. Gabriel posa une main sur l'épaule de Mathieu qui le regardait, plein d'incompréhension, et lui dit simplement d'être brave avant de tourner les talons et de disparaître. Il pleura un peu – juste un peu – avant de retourner dans son château où, bien évidemment, les malfrats l'attendaient de pieds ferme. Une rude bataille s'engagea jusqu'à ce que Gabriel soit désarmé.

C'est à ce moment précis que le Sort s'abattit sur le royaume...

Arrivé à Storybrooke, Gabriel fut emplit, comme tout le monde, de souvenirs bien différents. Dans le monde dit « réel », il serait né un certain 29 février 1984 à Bangor dans le Maine. Selon de faux souvenirs, son père était un alcoolique violent et souvent absent, sa mère, une douce figure maternelle qui venait le bercer. Cliché, bien sûr. Mais ce ne sont que de faux souvenirs, après tout, rien de précis, rien de réel. Comme dans le monde des contes, Gabriel était un petit garçon extrêmement rêveur et toujours plongé dans ses livres. Il fut diplômé d'une fac de Philosophie et devint professeur, licence pour fac et lycée. Son premier emploie fut à Storybrooke, dans le Maine, ce qui ne le dépaysait pas beaucoup. Il fut embauché à mi-temps au lycée et à la fac car les professeurs de Philosophie ne couraient visiblement pas les rues et Gabriel fut très vite réputé pour être l'un des meilleurs. En dehors de ses innombrables livres et de ses cours, Gabruel était un passionné de comics, de jeux vidéos et d'informatique. Il logeait dans une grande maison qu'il partageait avec deux autres personnes et avait la chambre du haut, tapissée de ses innombrables posters.

Le Sort brisé, Gabriel ne se rappela pas immédiatement de qui il était. Il savait simplement que sa vie ici n'était pas la bonne, qu'il avait vécue ailleurs, un jour, avec d'autres personnes, et que tout le monde semblait être dans le même cas que lui. Et puis, petit à petit, tout lui revint en mémoire. Les visions lui revinrent une nuit alors que la lune ronde brillait dans le ciel sans nuages. D'un bloc, les images défilèrent dans sa tête, comme un petit film en accéléré. Mais savoir qu'il était le fils de la lune changeait-il quelque chose ? Pas vraiment. Il allait devoir se contenter de suivre sa vie, tout en gardant une pensée pour Mathieu, son fils. Qu'était-il devenu ? Se trouvait-il là, lui aussi ? Et qui étaient les autres habitants ? De nouveaux horizons à découvrir.

Dernière précision, arrivé à Storybrooke, les cheveux de Gabriel sont devenus bruns, sans doute loin de l'influence lunaire.