Ah nan ! Pas toi ...

A force de faire des conneries voici ce qui arrive, je me vois avec des heures de travaux d’intérêt généraux. Pour le coup, je vais devoir accompagner pendant toute une journée une classe de primaire en sortie, d’abord au port pour voir les pêcheurs et leur métier puis au ciné voir un stupide film sur la migration un truc comme ça. Putain que c’est chiant ! Alors, cette nuit a été une exception, je ne suis pas sortie de chez moi. Bon, bien sûr je me suis pas couchée super tôt plutôt super tard. Vers trois heures quatre heures du mat … bon ok quatre heures trente du mat. Je me suis endormie plutôt rapidement. La cause du fait que je me suis couchée si tard ? J’ai traîné sur mon ordinateur. Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi mais j’ai dormi un bon bout de temps et je me suis réveillée en sursaut, un cri étouffé dans ma gorge alors que je revenais à la réalité quittant mon cauchemar avec Mor’Du se fichu cauchemar … je jette un coup d’œil à mon réveil … huit heures trente … j’ai rendez-vous à neuf à l’école primaire. Je pousse un soupir et rabat ma couverture sur ma tête ils attendront que je me lève, j’ai la flemme de lever, j’aime bien la tiédeur de mon lit si confortable. Je me réveille une demi-heure plus tard, à neuf heures. Oui, quoi ? Je sais, c’est l’heure à laquelle je devrais y être et alors ? En plus, je vais devoir me coltiner pendant toute une journée mes petits frères. Avec un profond soupire je me décide à me lever et … ne bouges pas d’en-dessous de ma couette. Non mais sérieux, j’adore être dans mon lit quoi !

Bon ok, je me lève et m’habille tranquillement sans me presser. Ils attendront. Je fais mon lit, c’est l’une des rares fois où je le fais. Descend dans la cuisine et en descendant les escaliers je peux remarquer que la maison est vide, j’entends nos trois chiens qui sont dans le jardin de derrière et sourit légèrement. Je me prends mon petit déjeuner, émergeant doucement de mon sommeil. Dix heures dix, bon ok, là faudrait vraiment que j’envisage de me manier ou tout du moins de sortir de la maison. Je remonte dans ma chambre, enfile mon manteau molletonné, au moins c’est sur j’aurais chaud avec ça, mets une écharpe autour de mon cou, prend le reste de mes affaires et tout en mettant mon casque de musique sur les oreilles je descends de nouveau les escaliers. Une fois à l’extérieur de la maison je veille bien à fermer la porte et me dirige, mains dans les poches de mon jean vers l’école primaire. J’écoute tranquillement ma musique pendant que je traverse les rues, je ne vais pas sortir de mon quartier car l’école élémentaire est dans le quartier Perrault et ma maison est dans le même quartier.

J’appuie sur le bouton sur mon casque pour arrêter la musique et le descend sur mes épaules, je pousse la porte d’entrée de l’école élémentaire sans grande conviction et sort de ma poche un papier un peu froissé que je dois montrer à l’accueil. Avec un soupire je pose brutalement le morceau de papier devant le nez de la dame qui le prend et l’observe :

« Vous êtes en retard … »

« Naaaaaaaan pas possible. Bon quelle classe ? »

« La numéro 4 … »

Et sans dire merci – car sérieux vous avez vu comment elle m’a parlé ?! – je me dirige vers la classe numéro quatre, mon mot à la main. La porte est entrouverte, pourtant, je frappe à la porte et là je vois … Snow … et merde ! C’est avec elle que je vais devoir passer la journée ? Déjà que je dois me taper sa  fille le soir quand elle m’arrête et là … elle ? Non non ! C’est mort je ne veux pas :

« Excusez-moi, je me suis trompée de classe. »

Et puis, j’amorce direct un demi-tour et je me mets en marche vers l’accueil et donc vers la sortie. Faut que je me tire et vite ! Et puis … mon souvenir de notre rencontre dans les contes remonte dans ma tête. C’est une menteuse. C’est ma flèche qui a tué cet animal. Mon regard se durcit et je ferme les poings tout en marchant d’un pas rapide. J’aurais dû demander à la dame à l’accueil qui était la maîtresse en salle quatre, je me serais déjà barrée.