Je suis Mérida, fille de la Reine Elinor et du Roi Fergus. Première descendante du clan Donbrock ! J’ai trois petits frères, Harris, Hubert et Hamish. Je les adore ! Eux, on leur pardonne tout. Moi, rien ! Ma mère aimerait que je sois « parfaite ». Mais qui peux être parfait ? Personne ! Je ne veux pas être une princesse, ce que je veux c’est être libre. Galoper les cheveux au vent, continuer à m’entraîner au tir à l’arc, à l’épée, monter de nouveau la Montagne Pointue et boire encore une fois de l’eau aux Chutes de Feu. Je ne veux pas finir le restant de mes jours assis sur un trône dans une salle à m’ennuyer. Je ne veux pas qu’un vulgaire tournoi choisisse avec qui je passerais le restant de ma vie. Je ne veux pas de tout ça !

A l’un de mes anniversaires, quand j’étais petite, j’ai rencontré pour la première fois, des feufolets. Je ne sais pas pourquoi ils étaient là, mais je suis sûr qu’ils étaient là pour moi. J’ai reçu mon premier arc ce jour-là. Bon, je dois avouer que je n’ai pas réussi à planter une seule flèche dans la cible, mais je débutais ! Et je me suis améliorée au fil du temps ! Ce jour-là, il y a eu aussi, ce qui a fait que mon père est devenu une légende. Ce fut le jour où je rencontrai pour la première fois Mor’Du ! Mon père se vit arraché sa jambe pour couvrir la fuite de ma mère qui m’emportait avec elle pour me protéger.

J’ai grandi et mes trois petits frères sont arrivés dans ma vie. Puis … il y a eu cette histoire stupide de lois ancestrales et de premiers nés qui devaient concourir lors d’un tournoi, donc je devrais choisir la discipline pour pouvoir gagner ma main. C’est totalement stupide ! J’ai choisi le tir à l’arc. Non pas en me disant « Voyons voir ce qu’ils valent. » Même si au fond … non j’ai choisi cette discipline, c’est parce que ma mère avait bien spécifié que seuls les premiers nés des clans pourraient concourir. Ne suis-je pas moi-même la premier né de mon clan ? Ainsi donc, quand les trois prétendants à ma main furent passés, je plantais l’insigne du clan Donbrocke dans le sol, me révélant aux regards ahurit de l’assemblée. Trois cibles, trois flèches, trois fois en plein milieu de la cible.

Ce qui en a résulté ? Je dirais bien l’une des plus violentes disputes que j’ai eu avec ma mère. Elle m’a arraché mon arc et l’a balancé dans les flammes de la cheminée ! Après que j’ai déchiré sa chère tapisserie chérie avec une épée … QUOI ? MAIS NON CE N’EST PAS DE MA FAUTE !!! C’est elle !!!! A vouloir que je sois parfaite ! Je finis par en avoir marre moi. Je veux être libre ! Je veux faire ce que je veux ! Et je ne veux pas me marier avec quelqu’un qui a réussi une simple épreuve ! Après qu’elle ait jeté mon arc au feu je me suis enfuit.

J’ai galopé sur le dos d’Angus jusqu’à ce qu’il freine des quatre fers à la limite d’un lieu de culte celtique. Comme quoi les chevaux sont aussi superstitieux ! Ce fut la seconde fois que je voyais des feufolets. Et cette fois-ci, ils m’emmenèrent – avec Angus qui avait la trouille – jusqu’à la maison d’une vieille sorcière. Ai-je fait une bêtise à ce moment-là ? Je n’en sais vraiment rien. J’ai demandé ce sort – après lui avoir acheté toutes ses sculptures sur bois – j’ai pris ce sort avec moi et j’ai offert le gâteau à ma mère. Et puis, ma mère est devenue un ours. Ah mais un vrai ours ! Un gros au pelage noir !

Bon, après on a eu quelques soucis pour sortir du château mais grâce à l’aide des triplets on a réussi ! Ma mère et moi sommes allées jusqu’à la maison de la sorcière, mais celle-ci était absente et nous a dit grâce à un message qu’au deuxième levés du soleil mon sort serait irréversible à moins que je me souvienne de ça « Votre destin peut changer, avec générosité, retisser les liens déchirés par fierté. » Affolée, oui on va dire ça comme ça, j’ai fait exploser sans faire exprès sa bâtisse. Je n’ai pas fait exprès !

Avec ma mère, nous avons passé la nuit en-dehors du château et au matin, quelle belle surprise j’eus quand je découvris ma mère ayant essayé de préparer le petit déjeuner avec des baies trouvés près du ruisseau, bien-sûr étant empoisonnées, mais bon, elle ne le savait pas ! Et de l’eau remplit d’asticots ! Ainsi donc, je lui ai appris à pêcher et j’ai eu droit à sa première « vraie » transformation en ours. Elle avait l’air d’être totalement un ours et elle m’a agressé. C’était effrayant je dois l’avouer !

Nous avions entendu dire qu’une malédiction allait s’abattre sur notre royaume ainsi que sur d’autres. Pas vraiment de date fixe. Je n’y ai pas prêté attention, j’aurais dû. Les feufolets me sont apparu une troisième fois et ma mère et moi les avons suivis. On n’aurait pas dû les suivre. Nous sommes arrivés dans un lieu de désolation, les arbres étaient morts, tout était mort. Moi qui croyais que ce lieu était abandonné … alors que je marchais, le sol s’est effondré sous mes pieds et je suis tombée dans ce qui était une ancienne salle des trônes, la salle des trônes du vieux roi puis de ses quatre fils. Alors que je comprenais où j’étais, je fis ma seconde rencontre avec Mor’Du. J’ai bien essayé de lui planter des flèches mais je n’ai pas vraiment réussi. Pourtant j’ai atteint ma cible ! Mais elles ne lui faisaient rien. Alors que j’étais acculée entre deux morceaux de pierres qui avaient dû être des colonnes, Mor’Du a essayé de m’atteindre. Ma mère a poussé un rugissement qui ressemblait à un hurlement, Mor'Du a rugit. J’ai fermé les yeux. Et la malédiction s’est abattue sur notre royaume.

J’ouvre les yeux sur ma mère qui me crie presque de me lever, car j’allais être en retard en cours. Alors ce n’était qu’un cauchemar … l’ours en haut qui avait poussé un rugissement, c’était ma mère et l’autre n’était que l’effet de mon imagination, un simple cauchemar. Je n’étais pas cette princesse qui rêvait de liberté en Ecosse. Pourtant, je rêvais de liberté … après plusieurs battements de paupières pour m’habituer au mieux à la lumière qui rentrait dans ma chambre, vu que ma mère avait eu « l’excellente » idée d’ouvrir mes rideaux. Je suis Malory, Malory Gwenaëlle Warbird, lycéenne de mon état, et j’allais être en retard à mon contrôle de maths si je ne me levais pas tout de suite et franchement, je m’en contrefiche de ce contrôle de maths. Mais bon, vu que ma mère bosse au lycée en tant que prof dans deux matières, il vaut mieux que je me lève avant que ça pète vraiment.

Ainsi donc, je me suis levée, je me suis habillée, je me suis préparée en gros pour aller en cours. Bien sûr, j’ai fait rapidement mon sac de cours, car je ne le fais jamais le soir ! J’ai pris un rapide petit déjeuner – composé d’un cookie et d’une pomme – puis je suis partie tranquillement, oui oui tranquillement, pas vraiment pressée de rejoindre un tête-à-tête avec mon contrôle de maths, que j’ai foiré les doigts dans le nez ! Puis y a eu le cours de littérature … avec ma mère … je n’ai pas écouté un mot de ce qu’elle a dit et j’ai eu droit à parler avec elle après le cours. Et une discussion de plus qui a failli dégénérer en engueulade ! L’heure du déjeuner est arrivée et un débile a cru que c’était une bonne idée de me renverser le contenu de son plateau sur mon nouveau haut, en échange il s’est reçu mon poing dans sa face de boutonneux et je crois qu’il a eu le nez cassé et moi j’ai été collée. Comment vais-je annoncer ça à ma mère ? Ah mais oui ! Elle était dans le bureau du proviseur quand il m’a collé … résultat, en plus d’heures de colle, je me suis retrouvée avec une engueulade plus une punition … journée pourrie !

En sortant de cours, je n’avais envie que d’une chose, m’évader un peu, décompresser, souffler. Alors j’ai pensé à Angus, mon cheval ! Allez le voir serait une bonne chose ! J’ai donc passé plusieurs heures avec lui. Nous sommes complices, extrêmement complices même ! Depuis combien de temps nous nous connaissons, je ne sais pas, je ne sais plus. Ça m’a fait du bien de passer du temps avec Angus et je me suis sentie prête à affronter les foudres de mes parents, enfin surtout ma mère, mon père il est plus cool et puis j’aime bien son boulot, il est patron d’un bar écossais qui marche plutôt bien ! Y a toujours une bonne ambiance là-bas. Ce qui s’est passé à la maison, vous vous en doutez, ma mère m’a faite la morale et m’a envoyée dans ma chambre, j’ai juste eu le droit de redescendre pour le dîner. Eh bah franchement, je m’en fichais de sa « punition » je reste généralement dans ma chambre, donc ce n’est pas vraiment une punition pour moi. Quand tout le monde fut endormi, je me suis levée discrètement et je suis sortie de la maison à pas de loup, telle une ombre, puis deux heures plus tard je suis revenue tout aussi discrètement. Au matin, toute la ville a pu admirer de magnifiques tags sur les murs de la mairie. Je n’ai rien contre la maire, mais les murs de sa mairie ils sont un peu trop blancs à mon goût, pas vous ?

Le lendemain, une journée tout aussi pourrie, avec la scène du self en moins. Sauf que voilà, le soir, il y avait une fête à l’autre bout de la ville organisée par des potes, mais comme je suis punie je ne peux y aller. Alors, j’ai soudoyé mes petits frères pour qu’ils détournent l’attention des parents et qu’ils ne pensent pas à venir voir si j’étais dans ma chambre. Ça m’a coûté plusieurs Kinder Bueno, des paquets de bonbons, un paquet de chips et une aide scolaire pendant une semaine … oui oui vous avez bien entendu, je vais devoir aider mes petits frères à faire leurs devoirs … bah ils ont été plutôt sympas sur ce coup-là, il faut l’avouer ! Au final, ma fête a été géniale ! Le lendemain ? Beaucoup moins bien … j’avais une sacrée gueule de bois ! Quoi ? Mais non je n’ai pas bu ! C’est rien que des mensonges ! Ce que je faisais dans les toilettes pendant la pause de dix heures ? Ça te regarde ? Mais non je ne vomissais pas ! Et puis qu’est-ce que tu en sais que j’ai vomi ou pas aux chiottes ?

Sinon, j’ai oublié de te parler un peu de moi. J’ai 17 ans et je suis née ici, à Storybrooke, enfin c'est ce qu’on m’a dit et ce qu’il y a de marqué sur ma carte d’identité et je ne suis jamais sortie de ce trou paumé ! Je n’ai pas de réels souvenirs de mon enfance, je me souviens surtout que mes parents m’ont offerte Angus, enfin c’est un peu vague, et que quelques années plus tard, ma mère mettait au monde mes trois petits monstres de frères. Tiens en parlant de mes parents, ma mère travaille au lycée en tant que professeur d’Histoire et de Littérature alors que mon père est patron d’un bar écossais qui marche du tonnerre ! Mais tout ce qui est souvenir, c’est très vague pour moi, était-ce dû à une soirée où j’ai bu un peu trop de « jus de fruit », je me suis peut-être cognée ?  Je n’en sais rien …

Le mercredi midi, on peut me voir avec mes trois petits frères à l’Auberge de Granny pour déjeuner. Je l’aime bien Granny ainsi que Ruby. Après notre repas, j’emmène les petits monstres au parc jusqu’à seize heures puis je les laisse au bar que tient notre père avant de partir rejoindre Angus pour m’occuper de lui tout le restant de l’après-midi. Je crois bien que le mercredi est bien la journée que je préfère, en plus le matin j’ai sport avant d’avoir une heure d’Histoire … avec ma mère … eh oui, prof dans deux matières ! Et une fois que je rentre, elle est là et on est tous à faire nos devoirs sous sa surveillance pendant qu’elle corrige les devoirs qu’on lui a rendue et les contrôles qu’elle a donnés à faire. Que du bonheur ! Je ne peux même pas envoyer un sms, ni même sortir mon portable … après le temps des devoirs, le temps de la détente pendant que le repas se prépare. Je passe mon temps sur internet ou au téléphone, à envoyer des sms ou lire des BD, des mangas. Loin de moi l’idée de réviser ou relire mes cours ! Faut être dingue pour faire ça ! Puis je passe à table et sérieux, je ne préfère pas parler car ça dégénère rapidement quand ma mère et moi parlons. Je préfère donc écouter les histoires que papa raconte, même si je dois bien quasiment toutes les connaître. Puis après je passe le restant de la soirée dans ma chambre avant de me coucher et potentiellement sortir clandestinement. Car si vous saviez le nombre de fois que je me fais punir vous hallucineriez !

Ah ! Mais faut que je vous parle d’Emma Swan ! C’est Henri qui l’a ramenée, il parait qu’elle est sa mère biologique. Je m’en fiche d’elle, même si au fond, depuis que Graham n’est plus là, je ne sais pas, mais je fais plus attention dans les rues la nuit. Pour rallier d’un point à un autre. Je ne sais pas, mais je crois que j’ai plus « peur » qu’elle me prenne alors qu’avec Graham j’avais moins peur … je ne la connais pas vraiment, je ne connais pas ses habitudes et pour moi, elle est imprévisible, donc je suis plus tendue quand je suis dans la rue la nuit. Mis à part ça, elle est certes, celle qui a rompue la malédiction et je devrais peut-être la remercier de m’avoir faite rappeler qui je suis vraiment et que je ne pourrai jamais retrouver mon monde ?! Eh bien, je crois que j’ai plus un sentiment mitigé envers elle.

Et voilà, maintenant la malédiction est levée et je sais qui je suis. Je sais que ce que j’ai vu lors de ce cauchemar était vrai. Que ce n’était pas mon imagination. Que la malédiction m’a faite arriver ici et que je sais que Mor’Du est là, dans Storybrooke … je ne retrouverai certainement jamais chez moi, je veux dire par là que je ne retrouverai certainement jamais mon royaume, que je ne pourrai peut-être plus jamais escalader de nouveau la Montagne Pointue et boire aux chutes de feu, je ne pourrai certainement plus jamais galoper comme avant avec Angus. Je ne serai plus jamais la même. Suis-je Malory Warbird, lycéenne et rebelle ? Ou suis-je Mérida Donbrock, première-née de mon clan et princesse ? Ainsi que princesse et que je suis « l’héroïne » d’un conte … Qui suis-je ? Je me le demande bien …