« Elle est passée où encore ?! » « Je sais pas, cherche par là ! Et je vais voir de ce côté ! » Je m'étais enfermée dans une pièce, le temps que les infirmiers partent. Je ne comprenais pas pourquoi ils en avaient après moi. Je n'avais rien fait de mal pourtant. Enfin, je crois. Bon d'accord peut-être que de parler de magie et de conte, alors qu'il y avait des touristes dans les parages n'était sans doute pas une bonne idée. En même temps qu'est-ce que des touristes venaient faire dans un hôpital ! Ils pouvaient être ailleurs quand même ! Enfin bref, les médecins m'ont entendus et ont voulu m'attraper pour je ne sais quelle raison. Sûrement pour me faire la morale. Une fois de plus. Enfin bref, maintenant j'étais coincée dans ce vieux placard en attendant que les infirmiers s'en aillent un peu plus loin pour que je puisse m'évader un peu de cet endroit. Le temps qu'ils oublient mon énorme boulette. J'avais l'oreille plaquée' contre la porte pour essayer d'entendre un quelconques bruit. Rien. C'était bon, je pouvais sortir, je ne risquais plus grand chose à présent. C'est ce que je pensais du moins, puisque lorsque j'ai ouvert la porte, il y avait les deux infirmiers qui m'attendaient. J'eus un petit sourire crispé. « Oups. » J'étais foutue, je le savais. J'avais bien essayé de m'échapper en courant, mais dans la seconde un des infirmiers m'avait attrapé et me tenait tandis que l'autre avait pris une seringue. Ça ne sentait pas bon du tout, mais vraiment pas bon. Et j'avais raison, puisque le second infirmier m'avait littéralement planté la seringue dans le bras. Et durant les quelques secondes qui suivirent, je me sentais m'endormir petit à petit.

Lorsque je me suis réveillée, je me trouvais dans ma chambre. Je ne sais pas combien de temps, j'ai dormi. Un bon bout de temps sans doute, puisque mes muscles commençait à me faire mal et ça me faisait ça à chaque fois que je dormais un peu trop. Je m'étais levée de mon lit, un peu trop vite sans doute, puisque je commençais à avoir la tête qui tournait. Ou alors peut-être était-ce encore le sédatif qui faisait effet. Ou peut-être un peu des deux. Je me dirigeais vers la porte pour pouvoir sortir, sauf que celle-ci était fermée. Je n'avais pas pu m'empêcher de pousser un long soupir. « Sérieusement ? » Je m'étais mise sur la pointe des pieds pour voir s'il y avait quelqu'un à l'extérieur. Un des deux infirmiers était assis sur une chaise en train de lire un magasine. « Je pourrais sortir quand ? » « Lorsque le médecin l'aura décidé. » Là aussi, je poussais un long soupir. Ça commençait légèrement à m'agacer ce discours du 'quand le médecin décidera'. Ils savent que je ne suis pas folle, ils pouvaient quand même me laisser sortir de temps en temps. Je m'étais assise par terre en attendant que les secondes, les minutes passent. Peut-être qu'il y aurait quelques choses d'intéressant. Ou pas. C'était tellement calme. Je détestais ça. « Je m'ennuie ! » Pas de réponse. Même pas un grognement. Je m'étais dépêchée pour aller voir si l'infirmier était toujours là. Non, il n'était plus sur sa chaise. C'était donc le moment de partir. J'attrapais une des pinces pour déverrouiller la porte. Je commençais à être doué dans ce petit jeu. A vrai dire, j'avais réussi à ouvrir la porte, mais j'avais entendu des talons. Sortir directement de la chambre était donc risquée, surtout si c'était une des infirmières qui se baladait dans le couloir. Je m'étais reculée doucement. Il fallait donc que je trouve une autre solution pour sortir d'ici. Je poussais légèrement mon bureau. Il y avait un conduit d'aération, ou quelque chose dans ce genre, derrière. C'était assez gros pour que je puisse me glisser dedans. Oui, comme dans les films. Je commençais à dévisser lorsque j'entendis frapper à ma porte. Je m'étais arrêtée dans ce que j'étais en train de faire. La porte s'ouvrit lentement, je passais légèrement au-dessus du bureau pour voir qui était la personne qui rentrait dans ma chambre. « Lizzie ??? » C'était Belle. Je m'étais levée d'un coup, j'avais ma pince dans la bouche. Pince que je remis rapidement dans mes cheveux d'ailleurs.« Belle ! Qu'est-ce que tu fais là ? Je te manquais trop c'est ça ? » J'eus un petit rire. Belle était chanceuse, elle avait pu sortir de l'hôpital. Enfin officieusement. Elle pouvait habiter autre part. Alors que moi ... Non. Je devais rester ici.

 Je m'étais peut-être relevé trop vite, puisque j'avais la tête qui tournaist. Ou alors, le sédatif faisait encore effet. C'était possible. J'espère juste que ça allait se dissiper rapidement. Peut-être que cette fois-ci les infirmiers avaient un peu moins dosé et que c'était pour ça que je me sentais un peu plus réveillé. Ou alors, je commençais à devenir très résistante aux injections qu'on me fait. Ouais, parce que j'ai arrêté de prendre leur médicament. Après tout à quoi, ça me servait de prendre des médicaments, alors que je n'étais pas malade ? Hein, franchement à quoi ? A part peut-être à me rendre dépendante. Ouais, peut-être à ça, mais sinon c'était vraiment inutile. Alors je cachais les pilules dans un petit sac dans un coin abandonné dans ma petite chambre. Je suis sûre que je pourrais être une excellente revendeuse de drogue avec tout ce que j'ai ramassé. Enfin bref, je m'étais levée et j'avais vu Belle qui était rentrée dans ma chambre. Sur le coup ça m'avait rassuré que ça soit elle et non un infirmier qui était venu et aurait remarqué une nouvelle tentative d'évasion. Je lui avais d'ailleurs demandé qu'est-ce qu'elle faisait ici. C'est vrai que pour elle, l'hôpital n'était pas l'endroit où elle avait ses meilleurs souvenirs. Peut-être parce que je lui manquais trop - et ça aussi je le lui avais demandé - et que c'était pour ça qu'elle était revenue. « C'est tout à fait ça. » Belle m'avait pris dans ses bras, ce que je fis de même. J'avais même un énorme sur mon visage. « Ca me fait plaisir de te revoir. » « « Ca me fait aussi plaisir de te revoir, tu n'imagines pas à quel point ! » Oh que oui ça me faisait plaisir de la revoir. Et pas de revoir la tête de ces imbéciles d'infirmiers qui continuent à croire que je suis folle alors que non, j'étais totalement saine d'esprit. Enfin aussi saine d'esprit que possible après avoir séjourné deux fois aux pays des merveilles. Soudain Belle ne souriait plus, elle avoir croisé ses bras et avait pris un air contrarié. Je me demandais bien pourquoi d'ailleurs. Surtout qu'elle me montrait du menton le lieu de ma future évasion. « Alors comme ça tu comptais t'évader? Dommage moi qui comptais te kidnapper pour aller boire un coup » Sur le coup j'étais étonnée. Contente, mais étonnée. Elle avait réussi à avoir une autorisation pour me faire sortir d'ici. Je ne devrais même pas à m'enfuir en cachette !«  « Oh un kidnapping, c'est beaucoup mieux que m'évader ! Je remettrais mon évasion à plus tard alors ! » J'avais toujours un grand sourire sur mon visage. J'allais sortir de cet hôpital en toute légalité et en plus j'allais passer du temps avec Belle. Je pense que je pouvais demander rien de mieux ! « « Au fait, comment tu as réussi à soudoyer les médecins pour me faire sortir d'ici ? »

 Avoir une visite était déjà comme un cadeau avant Noël ici. Alors une visite qui est en plus accompagnée d'un droit de sortie, c'est juste un miracle. Ce n'est pas que je commençais à en avoir marre de voir des murs blanc toute la journée, mais si un peu en fait. J'avais juste l'impression d'avoir vu ma toute ma vie. Avant la malédiction, j'avais passé environ sept longues années dans un asile. Et là, il fallait compter les vingt-huit années où j'étais restée bloquée ici à faire exactement la même chose. Par conséquent, lorsqu'on m'offre la possibilité de sortir de ce maudit hôpital, je suis plus qu'heureuse. J'avais d'ailleurs demandé à Belle comment elle avait fait pour avoir une autorisation pour me faire sortir. Les médecins ne me donnent jamais - ou quasiment jamais - ce droit. Pourtant je n'étais pas folle. Il devrait le savoir. Mais pour eux non. Si la malédiction m'avait placé dans un asile, c'était forcément parce que j'étais folle, ce qui est complètement stupide. « Disons que je suis tombée sur un infirmier. Je pense qu'il était tellement surpris de me voir face à lui qu'il a accepté sans vraiment se rendre compte de ce qu'il disait. » J'eus un petit rire. Les infirmiers ont toujours été le plus facile à 'corrompre' pour avoir une autorisation de sortie. Non pas parce qu'ils sont cupide ou quelques chose dans le genre, mais c'est que certains sont vraiment stupide, sans être méchante, et pensent qu'une petite dose de tranquillisant nous assomme comme cela peut assommer un éléphant.   « Aaaah tout s'explique alors ! » Je souriais toujours. Belle m'avait tendu un sac. Sur le coup je me demandais ce que ça pouvait être. Et au bout de quelques instant, je compris que c'était un sac de vêtement. En même temps je n'allais pas sortir avec les vêtements de l'hôpital – même si c'est vrai que j'avais quelques vêtements 'personnels', mais ça fait toujours plaisir de recevoir des vêtement après tout. « Allez changes toi vite. Je préfère être partie d'ici avant que le médecin ne se rende compte de quelque chose ou que l'infirmier se rende compte de son erreur. » J'attrapais rapidement, puisqu'elle m'avait fait signe de me dépêcher - le sac pour aller me chercher derrière le paravent qui se trouvait dans un coin de ma chambre. Oui, parce que depuis la levée de la malédiction, on m'avait donner le droit de décorer un peu ma chambre. J'avais donc ce paravent et quelques dessins et photo – d'ailleurs je ne sais pas d'où elles sortent – sur les murs.  « Je suis comment maintenant ? » J'étais habillée d'une robe rouge avec des manches courtes et qui m'arrivait à peu près au genoux. Je m'étais tournée sur moi même en riant. Maintenant que j'étais prête, on peut enfin aller faire un tour en dehors de cet endroit !

 Une fois que j'avais fini de me changer, je me mis face à Belle en tournant sur moi-même. Je n'avais pas vraiment l'habitude de porter des vêtements ordinaires. Et les rares fois, où je pouvais mettre ce genre de vêtements à l'hôpital, on pourrait croire qu'ils sortent d'une déchéterie. A vrai dire, je préférais porter les vieilles blouses moches bleues (ou gris, je ne sais pas trop comment on peut définir cette couleur en fait) délavées. C'était nettement plus jolie que les vêtements qu'on pouvait nous prêter. Enfin, heureusement que Belle m'avait apporter des vêtements. J'avais l'air d'une jeune femme tout à fait normal à présent ! Enfin une jeune femme normale qui avait l'air d'être fatiguée, mais une jeune femme quand même. « Tu es merveilleuse! » J'eus un petite rire. C'était idiot, mais c'était la première fois depuis longtemps qu'on ne m'avait pas dit ça. En même temps depuis vingt-huit années, j'ai toujours cru que depuis mes huit  ans que je vivais dans un asile, alors les compliments, j'en avais pas vraiment eu. « Viens dépêchons nous avant qu'il ne change d'avis »  Belle m'avait attrapé la main pour me sortir de la chambre. Déjà rien que là, je me sentais comme libre. Et pourtant, je n'étais sortie que de ma chambre. Qu'est-ce que ça serait lorsque je sortirais de l'hôpital !  Ma sauveuse avait enlevé ses chaussures et les tenaient dans sa main libre avant qu'on recommence à courir pour s'échapper de cet asile. On passait près d'un des infirmers. On s'était arrêté quelques instants avant de passer très vite le temps qu'il avait le dos tourné. Là aussi, je n'avais pu m'empêcher m'empêcher de rire. Oui, je riais souvent en ce moment. Peut-être étais-ce à cause des médicaments ?  Et c'est peu de temps après cet obstacle qui était plus que difficile à franchir, on était enfin dehors. J'étais enfin libre !  J'inspirais un grand coup. Je respirais l'air de la liberté. Oui, je racontais vraiment n'importe quoi. Mais bon, c'est à cause des médicaments, non ? «  Alors dis moi... où veux tu aller?»  Je me tournais vers Belle. A vrai dire, peu importe où on allait, je m'en fichais. J'étais sortie de l'hôpital et ça sans avoir l'impression d'être dans un des mission impossible. « Je m'en fiche tant qu'on est loin de cet hôpital ! » J'avais toujours un grand sourire sur mon visage. Dommage qu'Absynthe ne soit pas là. Elle aurait sûrement être avec nous. En y pensant, je ne l'avais pas vu ce matin avec les autres patients. J'espère que les infirmiers et les médecins ne lui ont rien fait. Et pour m'assurer de ça, je comptais bien lui rendre une petite visite dans la soirée. « Et si on allait boire une bonne tasse de thé. Ou autre chose. Enfin quelque chose de buvable. Et peut-être manger quelque chose aussi. Et quelque chose de mangeable, pas comme la pseudo nourriture de l'hôpital. Et aussi de la nourriture qui nous fait pas grandir ... Ou rappetissir. » Je repris doucement mon souffle. Je n'arrivais pas à croire tout ce que j'avais dis. Les gens autours de nous pensaient sûrement que j'étais folle. Je l'étais, j'avais même le superbe bracelet de l'hôpital pour le prouver.

Libre. J'étais enfin libre. D'accord pas totalement, mais j'étais quand même à l'extérieur de l'hôpital et avec l'accord des médecins. Bon d'accord, avec l'accord d'un infirmier pas très malain, mais quand même ! J'étais dehors et je pouvais quasiment faire ce que je voulais ! C'était quasiment un miracle. Respirer de l'air frais, sans avoir une odeur de médicaments. Sentir les rayons du soleil contre sa peau et non les rayons des néons. Cela peut paraître stupide d'apprécier autant ça, mais quand durant plusieurs années on t'enferme, on est plus qu'heureux de ressentir ça. Et ce n'est pas Belle qui allait me contredire. Lorsqu'elle m'avait demandé si je voulais aller quelque part, je lui avais répondu que je voulais aller le plus loin possible de cet endroit. Et puis quoi encore. On me kidnappe et je serais obligée de rester à proximité d'un endroit que je déteste plus que tout ! Non merci ! Je lui avais demandé si on pouvait aller prendre le thé ou manger quelque chose. Enfin j'avais demandé ça à ma manière. Donc, je devais avoir l'air d'une folle. Bon, je suis folle de toute façon, alors ça ne change pas grand chose. Et puis c'est vrai, je commençais vraiment à avoir faim. Mon ventre commençait à faire du bruit. Ce n'était pas un bruit monstre, mais il me prévenait gentiment qu'il avait faim et que c'était l'heure de se nourrir. « Je te propose d'aller chez Granny. Son thé est excellent et elle fait un truc, des pancakes... c'est à tomber par terre. Et rien de ce qu'elle fait à manger ne te fait changer d'apparence ou grandir ou rappetissir. » Je commençais déjà à avoir l'eau à la bouche. Tout ce qu'elle me disait me donne envie. En même temps, ce n'allait pas être difficile de faire meilleure au niveau nourriture que l'hôpital. J'avais l'impression que mes yeux brillaient lorsqu'elle m'énonça tout ce qu'il y avait de bon à manger.   « Oh des pancakes ! J'adore les pancakes .... Enfin en même temps ça fait .... longtemps, trèèèèès longtemps que je n'en avaie pas mangé ! » La dernière fois que je me souvenais d'avoir mangé des pancakes, c'était lorsque ma mère m'en préparait. Et encore, c'était des souvenirs de faux souvenirs. Mais je me souvenais que j'aimais ça. Ou peut-être qu'on avait fait en sorte d'aimer ça. Peut-être que je n'aimais ça en réalité. Je commençais avoir mal à la tête. Cela devenait bien trop compliqué pour moi. Et puis tout ce qu'il fallait retenir, c'était que j'allais manger quelque chose de bon ! Enfin ! Belle m'avait pris le bras pour m'emmener dans ce fameux petit restaurant. J'y étais déjà allée. Une fois. Ou peut-être deux. Et puis je n'y étais pas vraiment allée. J'étais plus cachée dans la cuisine qu'autre chose. Mais bon, cette fois j'allais pouvoir goûter à leur nourriture. Je m'accrochais au bras de Belle, comme si j'avais peur que le sol se dérobe sous mes pieds. Cela était complètement stupide d'ailleurs. Le sol ne pouvait pas tomber d'un coup comme ça, si ? « Alors dis moi... comment ça va là bas depuis que je suis partie? » Je me mordais lentement les lèvres. Il n'y avait pas grand chose à dire sur comment ça se passait maintenant. Au départ, c'était un peu la panique. En même temps, se souvenir qu'on n'est pas vraiment la personne que l'on croyait être ça fait quand même un choc, et pas un petit.   « Ca n'a pas vraiment changé. Ils pensent toujours qu'on est fou. Que tout est dans notre tête. Enfin je pense que certains sont réellement fou. Mais bon pour Absynthe et moi, c'est compliqué parfois. Enfin on s'en sort quand même. On arrive toujours à s'en sortir d'une manière ou d'une autre. » Oui, au final rien avait changé. La nourriture était infecte, les médecins légèrement tyranniques et les patients toujours aussi timbré et à nous rendre encore plus fou qu'on ne pouvait l'être déjà. J'avais soupiré, un quotidien dont j'aimerais m'en passer. Je m'étais tournée vers Belle avec un grand sourire.    « Raconte moi, comment c'est la vie à l'extérieur. Sans médecin, sans prise de médicaments, sans psy qui font semblant de compatir, alors qu'il s'en fiche royalement de toi. » Je devais avoir les yeux qui pétillaient. Elle avait de la chance de ne plus être enfermée. Beaucoup de chance, même   . « Ca doit être génial d'être libre ... » Je regardais dans le vide. M'imaginant à mon tour être libre. Ne plus avoir besoin de suivre de séance avec un psy débile, de prendre des médicaments qui ne servent à rien. Ah la liberté, ça doit être génial.

J'enviais Belle. Elle était libre. Elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Et moi, je devais toujours m'échapper sans me faire repérer par les médecins si je voulais me promener 'librement' dans la ville. Et encore, j'évitais toujours les endroits où il y avait du monde. Au cas où je pouvais rencontrer un médecin qui n'était pas en service et qui pouvait me dénoncer. Et de temps en temps, je me dis qu'échanger nos places ça ne pouvait pas être plus mal. Enfin, je ne le pensais que vraiment très rarement. Je sais ce qu'est de vivre dans cet asile et je ne souhaiterais jamais à Belle d'y retourner. Mais peut-être que je pourrais échanger de place avec quelqu'un d'autre - mais qui, je ne sais pas encore. « C'est génial. Je me souviens enfin de qui je suis. Je peux enfin vivre ma vie. Faire ce que je veux, aller où je veux sans qu'un infirmier vienne me sauter dessus. J'ai même repris la vieille bibliothèque... » Elle m'avait souri avant de répondre. Mais ce n'était pas un grand sourire plein de joie qui était sur son visage. Et pourtant j'aurais qu'elle aurait ce sourire-là en me répondant. Peut-être qu'une vie libre ce n'était pas si bien que ça après tout. Je ne vois pas pourquoi d'ailleurs. Elle avait tout pour être heureuse. Je devais peut-être lui demander ce qu'il n'allait pas. Et en même temps je ne préférais pas lui demander. Peut-être que ça allait la gêner ou alors plomber un peu l'ambiance de nos retrouvailles et peut-être qu'elle ne voulait pas ça - et que je ne le voulais pas non plus. « Si tu voyais le nombre de livres qu'il y a. J'en ai même trouvé un très intéressant. D'un certain Lewis Carroll... » Des livres. Des tonnes de livres. J'adore lire. Enfin ça dépendait quels livres. Ceux où il n'y a que du texte et sans dialogue par exemple, je les évitais à tout prix. Je les trouvais ennuyants à mourir. Par contre, ceux avec plein de dialogue et des images - comme les bandes dessinées par exemple - je les adore. Ça m'amuse plus. « Je me demande bien ce qu'il raconte ce livre. » J'eus un petit rire. Je savais bien ce qu'il racontait. C'était mon histoire. Enfin à quelques détails près, mais cela restait mon histoire quand même. Dans mes faux souvenirs, ma 'mère' avait l'habitude de me lire un chapitre avant que j'aille dormir. Elle me racontait ma propre histoire. On était enfin arrivé et on s'était installée à une table. Cela me faisait bizarre d'être assise-là, sans avoir peur qu'un médecin puisse me trouver et me ramener de force à l'hôpital. Je pris un de mes menu sur la table et regardait rapidement. «Je sens que je vais faire une razzia sur les pancakes... et toi? » J'eus un petit sourire avant de retourner voir le menu. Absolument tout ce qu'il y avait d'écrit  me donnait envie. « Je pense que je vais faire pareil. Et je vais vider aussi leur stock de thé glacé. » J'avais un grand sourire sur le visage. Mes yeux se posaient à nouveau sur le menu. Je me mordais les lèvres. Oui, absolument tout avait l'air bon. « Et peut-être de la tarte au pomme .. Et des gaufres … Pourquoi tout à l'air aussi bon. » Je soupirais légèrement. Il faut dire que comparer à la nourriture de l'hôpital, cela pouvait être forcément meilleure.

La carte était exceptionnelle. Bon en fait c'était une carte tout ce qu'il y avait de plus simple, avec une liste de ce qui pouvait être servi et de temps en temps il y avait des petites photos pour illustrer le nom de plats. Mais tout ça réuni rendait la carte absolument hallucinante. Je suis quasiment sûre que de la bave coulait dans un des coins de ma bouche. Oui, c'était très classe, mais tout avait l'air délicieux. Belle avait rigolé lorsque je lui avais dis que je viderais bien quelques stocks de ce qui proposait. Et j'étais presque sérieuse en disant ça. Je pense que je pourrais être bien capable de cambrioler leur réserve pour en faire ma petite réserve personnel à l'asile. Enfin, il fallait d'abord que je trouve un endroit où je pourrais stocker ça. « Parce que tout est délicieux!! » Je me mordais les lèvres. Maintenant j'avais vraiment envie de tout prendre. De tout goûter. Mais bon, peut-être que ça ferait un peu trop. J'allais être certainement malade si je mangeais tout ce que je voulais prendre sur la carte. Et puis être trop gourmande est peut-être pas une bonne idée. C'est même une mauvaise idée. Et je l'avais bien appris au pays des merveilles. « Ah, j'ai vraiment envie de tout prendre maintenant ! » J'eus à nouveau un petit rire. Quelques instants après, on est venu prendre notre commande et au final je n'avais pas tout pris ce qu'il y avait sur le carte et je m'étais résolue à prendre ce que j'avais décidé au départ. Des pancakes et du thé glacé. « Il me semble que ça parlait d'une fille qui a eu la bêtise de suivre un lapin blanc et qui s'est retrouvée dans un monde complètement loufoque. Elle devait pas être très maline cette fille pour suivre un lapin avec une montre. » Je me mis aussi à rire en même temps que Belle. Elle se moquait de moi, je le savais, mais ce n'était pas méchant. Il m'arrivait parfois de me moquer de moi aussi. C'est vrai que je n'étais pas très maline à l'époque. Mais est-ce qu'on demande à une fillette de huit ans d'être maline ? Non. On lui demande juste d'être gentille et mignonne. En tout cas à mon époque c'était comme ça. « La petite fille voulait échapper à la lecture ennuyante d'un livre où il n'y avait ni dialogue et ni image. Et puis la petite fille pensait que c'était une bonne idée de suivre ce lapin. » J'eus un grand sourire. Mais c'était trop tentant de suivre ce lapin qui portait un gilet et qui parlait ! N'importe quelle fillette un peu trop curieuse aurait fait ça, non ? Je suis sûre que si ! « Ce n'était vraiment pas bonne idée d'ailleurs .... » Mon regard s'était encore perdu. En fait, en y réfléchissant, c'était vraiment une mauvaise idée. On avait quand même voulu me couper la tête ! Je regardais de nouveau Belle avait un sourire. « J'ai trouvé tout un tas de contes et de livres intéressant, si ça te dit qu'on aille y faire un tour après. » « Oh oui très bonne idée ! » Je devais avoir plein d'étoiles dans les yeux, mais en même temps les livres de contes c'est tellement magique. Déjà parce qu'il y a des illustrations de temps en temps et puis il y a des dialogues ! Donc c'étaient des livres comme je les aimais ! Et puis ça nous apportait des informations - plus ou moins exact - de notre vie passée.

Le passé semblait si loin. Enfin le passé d'Alice. J'étais réellement née, il y a plus d'un siècle ! En tout cas, si j'étais née dans ce monde. C'était étrange comme sensation. Je devrais être centenaire et pourtant, j'ai encore l'apparence d'une jeune femme d'une vingtaine d'année. Bon mentalement, j'étais encore plus jeune. Je n'étais vraiment pas adulte dans ma tête et je ne veux absolument pas devenir adulte maintenant. Syndrôme de Peter Pan ? Sans doute, oui. Notre commande arriva rapidement. Génial, on n'avait même pas eu besoin d'attendre une éternité avant d'être servie ! C'est avec les étoiles plein les yeux que je regardais. L'assiette était à peine posé que sur la table que j'avais déjà commencé à avaler - ou plutôt gober - de gros morceaux de pancakes. C'est vrai qu'il était délicieux. Il était même plus que ça. Il n'y avait pas de mot pour décrire ce goût. Belle m'avait ensuite proposé de me faire visiter la bibliothèque. Je ne pouvais qu'accepter. Il devait y avoir plein de livre génial ! Et puis, je verrais autre chose que les murs de ma chambre ou la forêt comme ça ! « Finissons notre repas, je te ferais visiter après. » J'avais la bouché de pancakes que j'avais dans la bouche avant de lui faire un grand sourire. « Super ! » J'étais pressée de voir la bibliothèque. Je n'étais pas vraiment une grande fan de livre, enfin cela dépendait des quels en réalité, mais j'adorais quand même voir des bibliothèque. Je mangeais encore des grosses bouchés de mes pancakes. Il faudrait peut-être que j'arrête parce qu'à cette vitesse, j'allais terminer mon 'repas' à une vitesse impressionnante. Mais en même temps, c'était tellement bon.  « J'aurais pas dû manger aussi vite, je commence à avoir mal au ventre. » Je posais ma main sur mon ventre tout en le massant. Comme si ça allait faire passer mon léger mal de ventre. Je savais que j'aurais dû manger plus lentement, mais non j'ai encore fait qu'à manger et j'ai englouti les pancakes. J'avais quelques gorgées de mon thé glacé, comme si ça allait faire passé mon mal. « Dis moi sincèrement comment ça va là bas. Je m'en veux d'être partie et de vous laisser enfermer toi et Absynthe. » Belle était devenue sérieuse. Je reposais lentement mon verre avant de lui faire un petit sourire. Elle semblait inquiète. Ce qui était normal vu l'endroit où on se trouvait avec Absynthe, mais en même temps ça pouvait être pire. « Ça va. On trouve toujours quelque chose pour s'occuper, ce qui plaît pas forcément au médecin, mais bon. On essaye de sortir le plus souvent possible. Et d'animer l'hôpital le plus souvent possible aussi. » J'eus un petit sourire. Pour animer l'hôpital, on y mettait l'ambiance. D'ailleurs, je ne comprenais toujours pas pourquoi les médecins ne nous avaient pas encore éloigné l'une de l'autre. Enfin tant mieux après, comme ça on pouvait encore s'amuser Absynthe et moi !

On m'a toujours dit de manger doucement, qu'il ne fallait pas que je me précipite. Mais bon quand on a en face de soi, de la nourriture qui est un million de fois meilleure que celle qu'on nous sert habituellement, j'ai bien évidemment, totalement oublié ce conseil. Ce n'était plus engloutir ce que je fais, c'était gobé. Oui, je gobais mes aliments. Et je le regrettais très bien, puisque je commençais à avoir mal au ventre. Signe qu'il fallait vraiment que je me calme. D'ailleurs, je m'étais arrêtée de manger durant quelques instants, pour ensuite remanger plus doucement. Peu de temps après, la serveuse est venue pour nous apporter la note. D'ailleurs, Belle avait sortie quelques billets. « Je t'invite Lizzie. » Je lui fit un petit sourire tout gêné. En même temps, je n'avais pas vraiment de quoi payé, puisque je ne travaillais pas. Enfin pas vraiment. De temps en temps je faisais la cuisinière à l'hôpital, mais pour les médecins c'est plus du bénévolat qu'autre chose. « Oh ... Merci. » J'avais toujours ce sourire gênée sur le visage. Il faudrait vraiment que je trouve un travail. Comme ça moi aussi, je pourrais payer mes repas chez Granny, je pourrais même m'acheter des vêtements. Enfin, ce n'est pas tout de suite que je pourrais en trouver un. Après tout, qui allait embaucher une folle ? Belle m'avait ensuite attrapé le bras pour qu'on sorte. Je n'avais même pas eu le temps de dire ou de faire quelque chose. Je n'avais même pas fini mon thé glacé ! « Je m'inquiète quand même tu sais... En tout cas n'hésitez pas toutes les deux à m'appeler au moindre soucis. Dès que possible je viendrais vous kidnapper pour manger des pancakes ou mieux... un gâteau au chocolat!! » « On risque de t'appeler pour nous venir en aide si tu nous apportes à chaque fois toutes ces bonnes choses ! » Je rigolais doucement. Rien que pour les gâteaux, on l'appellerait tous les jours c'est certains. Bon après, peut-être que les médecins n'allait pas toujours l'autoriser. En même temps, le but d'un kidnapping, n'est pas vraiment d'avoir une autorisation d'ailleurs. En tout cas Belle s'inquiète pour nous, c'était gentil de sa part. Cela faisait toujours plaisir de savoir qu'il y avait des personnes qui faisaient ça. On arrivait devant la bibliothèque. Enfin je suppose que c'était la bibliothèque, puisque Belle avait sortie des clés. Elle avait ouvert les portes en grands en grand. « Bienvenue dans mon royaume!! » J'avais les yeux grands ouvert. Bon d'accord, c'était une bibliothèque normal, mais j'étais quand même impressionnée de voir autant de livres. « C'est absolument fabuleux ! » Je courrais partout dans les rayons. Cela me rappelait un peu la bibliothèque qu'il y avait chez moi. Enfin le chez moi d'avant la maison. Enfin quoi qu'elle n'y ressemblait pas vraiment, mais peut-être que c'était de voir autant de livres. Et puis il devait y avoir sûrement plus de livres intéressants dans cette bibliothèque. J'errais dans les rayons. Je ne cherchais pas spécialement de livre en particulier, je regardais juste les titres. Les auteurs. Puis il y en a eu un en particulier qui avait attiré mon attention. Lewis Carol. Mon histoire. La mienne. Enfin une partie en tout cas. J'ouvrais doucement le livre. Parcourant les pages tout en regardant les illustrations.[color=#cc3366] « Je ne ressemblais pas du tout à ça lorsque j'étais enfant. »(/color] Déjà je n'étais pas blonde. Ce qui était une grosse différence. Et puis, je n'avais pas cette coiffure là. Ni une robe comme ça. Il y avait quand même une énorme différence entre la réalité et la fiction. Même avec la malédiction.