Raconter ma vie ? Fort bien, accrochez-vous, elle est mouvementée et trépidante. Une sirène hybride, vous connaissez ? Ma mère me l’a toujours dit (depuis mon adolescence, en fait) : elle m’a conçue avec un humain. Cette idée me répugne, mais il semblerait que ça soit réel… Ce n’est pas le cas parmi toutes les communautés Sirènes (à tort), mais dans notre communauté, il est de la fierté du père de nous reconnaître, nous femmes qui sommes plus parfaites qu’eux (et qui gouvernons, dois-je le préciser ?). Si le père ne nous reconnaît pas… C’est qu’il n’est pas en mesure de le faire. Être humain est probablement une bonne raison à cela (bien qu’écœurante). Mais j’y reviendrais. J’ai vécu la vie que toutes les sirènes ont vécue, avant mon adolescence. Une enfant belle comme tout, la plus belle de mon peuple ma mère mise à part, intelligente, amusante, charmante. Bref, toutes les qualités. J’apprenais très rapidement notre histoire, dominait mes camarades – j’étais la reine des enfants Sirènes, comme ma mère était la reine du clan. Ça coule dans nos veines, les capacités à régner.

Dans mon adolescence, j’ai bien envisagé d’aller décimer tous les humains de ce monde et des autres… Quoi de plus facile, quand on est une sirène, est qu’on a le pouvoir de voyager d’un monde à l’autre, d’une époque à l’autre ? Que la vie des êtres non magiques doit être bien morne ! Le lendemain de mon quatre vingt dix huitième anniversaire, en âge de Sirène évidemment, ce qui devait correspondre à quatorze en âge humain si vous deviez le qualifier, ma mère m’a annoncé la triste réalité de l’identité de mon père… Et je suis partie. Je n’allais pas rester une minute de plus là, sans faire payer à tous ces traitres d’humain. J’aurai pu sortir de l’eau, tout simplement, et prier pour qu’un miracle se produise, mais ma mère m’avait dit l’avoir connu dans un autre monde. Sans me dire lequel, quand elle avait perçu dans mes pupilles ma soif de vengeance. Soit, j’irai dans tous les mondes et à toutes les époques, s’il le faut !

Je me retrouvais, sans le savoir, dans le royaume de Londres… J’y ai rencontré des fous. Magiques, mais fous. Ils chevauchaient sur des chevaux de carrousel, m’ont-ils dit ! Quelle était cette invention diabolique ? Grâce à ce que je croyais être leur magie, mais qui n’était en fait du qu’au fait que j’étais hybride, je sortais et obtenais des jambes à la place de ma peau de sirène. Ils me sortirent du lieu fantaisiste dans lequel nous étions, pour nous rendre dans un autre endroit qui faisait froid dans le dos… Gris, sale, malfamé… Londres était détestable. J’y rencontrais un homme étrange, un ami de Mary Poppins et son ramoneur (car c’était ainsi qu’ils se présentèrent), qui riait beaucoup, gonflait, riait, et gonflait encore, jusqu’à voler dans les airs. A n’y rien comprendre. Malheureusement pour moi, je me retrouvais coincée sous forme humaine, sans savoir comment inverser l’étrange maléfice que j’avais subi. Et perdais ainsi tout espoir de rentrer chez moi, ou de repartir pour un autre monde…

Mary Poppins, quoi que fort aimable bien que je l’ai soupçonnée longtemps d’avoir inhalé des substances peu nettes, s’attira ma colère en me plaçant chez les Banks, qui m’adoptèrent. Je devenais Camille Banks, et je vécus là bas jusqu’à mes vingt ans (humains, suivez un peu ! Cent quarante ans en Sirène !)… Je les haïssais du plus profond de mon cœur, de m’infliger cela. Et pourtant, je m’y attachais… J’aurai même pu vivre une idylle avec leur fille, la belle Jane, s’il ne m’avait pas chassée de chez eux, en voyant que nous nous embrassions. Énervée, écœurée, d’avoir été emprisonnée pendant tant de temps pour finalement être chassée, je revenais à mon but premier : éradiquer ces stupides humains. Mon premier meurtre fut de l’homme qui riait et gonflait. Un incapable. Et bien trop moche pour avoir le droit de vivre.

Sans bien savoir comment je m’y prenais, probablement grâce à ma fureur, je redevenais sirène en un instant, et retournait ailleurs. Le schéma se reproduit, inlassablement, bloquée en sirène un instant et faisant s’échouer des bâtiments marins de toute sorte en m’alliant avec des créatures marines, humaines le suivant, en entrainant à la perdition puis à la mort de nombreuses personnes… Jusqu’à ce que je maîtrise mon pouvoir de passer de Sirène à Humaine (deux ans humains, soit quatorze ans de Sirène, avant la malédiction… c’est triste). J’ai compris que ma colère était futile. Et j’ai été, en un clin d’œil et sans raison alors que j’essayais d’aller ailleurs chercher mon père, après quatre ans (humains, encore, suivez donc) à essayer de découvrir son identité sans succès, transportée à Storybrooke… Qui me semblait étrange, et me laissait une froide impression dans le dos, contrairement à tous les mondes que j’avais vus (je ne vous en fais pas la liste, elle est bien trop longue… mais sachez que j’ai pu voir et découvrir tous les mondes, et tout ce qui a inspiré ces contes ridicules).

Raconter ma vie ? Fort bien, accrochez-vous, elle est mouvementée et trépidante. Une sirène hybride, vous connaissez ? Ma mère me l’a toujours dit (depuis mon adolescence, en fait) : elle m’a conçue avec un humain. Cette idée me répugne, mais il semblerait que ça soit réel… Ce n’est pas le cas parmi toutes les communautés Sirènes (à tort), mais dans notre communauté, il est de la fierté du père de nous reconnaître, nous femmes qui sommes plus parfaites qu’eux (et qui gouvernons, dois-je le préciser ?). Si le père ne nous reconnaît pas… C’est qu’il n’est pas en mesure de le faire. Être humain est probablement une bonne raison à cela (bien qu’écœurante). Mais j’y reviendrais. J’ai vécu la vie que toutes les sirènes ont vécue, avant mon adolescence. Une enfant belle comme tout, la plus belle de mon peuple ma mère mise à part, intelligente, amusante, charmante. Bref, toutes les qualités. J’apprenais très rapidement notre histoire, dominait mes camarades – j’étais la reine des enfants Sirènes, comme ma mère était la reine du clan. Ça coule dans nos veines, les capacités à régner.

Dans mon adolescence, j’ai bien envisagé d’aller décimer tous les humains de ce monde et des autres… Quoi de plus facile, quand on est une sirène, est qu’on a le pouvoir de voyager d’un monde à l’autre, d’une époque à l’autre ? Que la vie des êtres non magiques doit être bien morne ! Le lendemain de mon quatre vingt dix huitième anniversaire, en âge de Sirène évidemment, ce qui devait correspondre à quatorze en âge humain si vous deviez le qualifier, ma mère m’a annoncé la triste réalité de l’identité de mon père… Et je suis partie. Je n’allais pas rester une minute de plus là, sans faire payer à tous ces traitres d’humain. J’aurai pu sortir de l’eau, tout simplement, et prier pour qu’un miracle se produise, mais ma mère m’avait dit l’avoir connu dans un autre monde. Sans me dire lequel, quand elle avait perçu dans mes pupilles ma soif de vengeance. Soit, j’irai dans tous les mondes et à toutes les époques, s’il le faut !

Je me retrouvais, sans le savoir, dans le royaume de Londres… J’y ai rencontré des fous. Magiques, mais fous. Ils chevauchaient sur des chevaux de carrousel, m’ont-ils dit ! Quelle était cette invention diabolique ? Grâce à ce que je croyais être leur magie, mais qui n’était en fait du qu’au fait que j’étais hybride, je sortais et obtenais des jambes à la place de ma peau de sirène. Ils me sortirent du lieu fantaisiste dans lequel nous étions, pour nous rendre dans un autre endroit qui faisait froid dans le dos… Gris, sale, malfamé… Londres était détestable. J’y rencontrais un homme étrange, un ami de Mary Poppins et son ramoneur (car c’était ainsi qu’ils se présentèrent), qui riait beaucoup, gonflait, riait, et gonflait encore, jusqu’à voler dans les airs. A n’y rien comprendre. Malheureusement pour moi, je me retrouvais coincée sous forme humaine, sans savoir comment inverser l’étrange maléfice que j’avais subi. Et perdais ainsi tout espoir de rentrer chez moi, ou de repartir pour un autre monde…

Mary Poppins, quoi que fort aimable bien que je l’ai soupçonnée longtemps d’avoir inhalé des substances peu nettes, s’attira ma colère en me plaçant chez les Banks, qui m’adoptèrent. Je devenais Camille Banks, et je vécus là bas jusqu’à mes vingt ans (humains, suivez un peu ! Cent quarante ans en Sirène !)… Je les haïssais du plus profond de mon cœur, de m’infliger cela. Et pourtant, je m’y attachais… J’aurai même pu vivre une idylle avec leur fille, la belle Jane, s’il ne m’avait pas chassée de chez eux, en voyant que nous nous embrassions. Énervée, écœurée, d’avoir été emprisonnée pendant tant de temps pour finalement être chassée, je revenais à mon but premier : éradiquer ces stupides humains. Mon premier meurtre fut de l’homme qui riait et gonflait. Un incapable. Et bien trop moche pour avoir le droit de vivre.

Sans bien savoir comment je m’y prenais, probablement grâce à ma fureur, je redevenais sirène en un instant, et retournait ailleurs. Le schéma se reproduit, inlassablement, bloquée en sirène un instant et faisant s’échouer des bâtiments marins de toute sorte en m’alliant avec des créatures marines, humaines le suivant, en entrainant à la perdition puis à la mort de nombreuses personnes… Jusqu’à ce que je maîtrise mon pouvoir de passer de Sirène à Humaine (deux ans humains, soit quatorze ans de Sirène, avant la malédiction… c’est triste). J’ai compris que ma colère était futile. Et j’ai été, en un clin d’œil et sans raison alors que j’essayais d’aller ailleurs chercher mon père, après quatre ans (humains, encore, suivez donc) à essayer de découvrir son identité sans succès, transportée à Storybrooke… Qui me semblait étrange, et me laissait une froide impression dans le dos, contrairement à tous les mondes que j’avais vus (je ne vous en fais pas la liste, elle est bien trop longue… mais sachez que j’ai pu voir et découvrir tous les mondes, et tout ce qui a inspiré ces contes ridicules).
 
J’avais cent quatre vingt dix huit ans, vingt-huit pour eux, quand je mis les pieds à Storybrooke. Vous vous demandez surement comment cela se fait-il, que j’ai aujourd’hui trente deux ans, alors que pour eux, le temps a été inlassablement le même ? Je ne comprends pas, je vous l’avoue… Je semblais comme hors du temps. Condamnée à vivre ma journée comme je le souhaitais, mais sans réellement faire partie des leurs… Et vieillissant. Mais vieillissant en âge de sirène, aussi surprenant que cela puisse paraître, alors que j’étais coincée sous forme humaine, dans une ville humaine dépourvue de magie. Car si j’ai un instant cru que j’étais retournée à mon adolescence, et que j’avais perdu à nouveau la capacité de changer de forme, mais aussi de passer d’un monde à l’autre : car j’essayais, oui, sous ma forme humaine. Je vous ai dit auparavant que c’était impossible, mais c’était faux. Difficile, qui demande beaucoup d’énergie et aurait pu me laisser dans un coma certain pour quelques mois humains, oui, mais pas impossible. Mais avec la meilleure volonté du monde, rien n’y faisait… C’était à n’y rien comprendre : mon charme était intact, ma longévité aussi, mais le reste… disparu.

Alors je me résignais. J’essayais de trouver ma place. C’était à en devenir folle. Je voyais ces gens dont les visages m’étaient connus pour certains, revivre inlassablement la même journée, dans une routine humaine pathétique. Et moi, je glissais là, et chaque geste que je faisais n’avait aucun impact, oublié le lendemain, quand la journée recommençait. Si les photos que je faisais n’étaient pas restées, je crois bien que j’aurai sombré dans la folie. Que j’aurai cru vivre des choses, qui étaient irréelles. Il ne me fallut pas longtemps pour aller sonner à la porte de la Maire, pour demander son aide. Elle saurait surement quoi faire. Mais je fis chou blanc…

Alors j’allais voir Mr Gold. Son attitude, et sa boutique remplie de nombreux objets que j’avais déjà vus, étaient autant de signes qu’il pouvait m’aider. Il devait m’aider. Il avait tout intérêt à m’aider. Mon charme était, sinon intact, toujours présent. Je pourrais contrôler les similis d’humains qu’étaient devenus ces gens de tous ces mondes que je connaissais, pour lui. Ou autre chose, s’il le souhaitait. Et lui pouvait faire qu’ils se souviennent de moi. J’en étais sûre. Et j’avais raison. Ce ne fut pas sans contrepartie, comme je l’avais prédit, évidemment. Je manipulais plusieurs personnes, pour lui. Mais ça ne me dérangeait pas. Au mieux, j’en retirai une satisfaction personnelle… Au pire, ça mettait du piment dans ma morne vie.

Ainsi, je me mis à vivre ma vie. De libraire, de photographe. Les gens se souvenaient majoritairement de moi pour ça. Je ne sais pas s’ils parlèrent de moi entre eux, si l’étendue des pouvoirs de Gold pouvait aller jusque là et forger cela dans leurs souvenirs. Je m’efforçais de supporter, plus ou moins bien, cette condition d’humaine. Je me baignais bien souvent à la mer, à la surprise de tous vu la température. J’apprenais à prendre des habitudes d’humaine, mon côté humain s’y complaisant, mon côté sirène s’offusquant. Le plus dur, quand même, fut de m’habituer à porter des soutiens gorge et des t-shirts… Quelle torture, de couvrir ainsi sa peau ! Ma poitrine est bien mieux à l’air libre.