« Que joli petit garçon vous nous avez donné, ma chérie » La jeune mère avait eu un doux sourire de remerciement  à l’homme qui était son mari depuis maintenant un an avant de regarder le bébé qu’elle tenait dans ses bras avec tendresse. Oui, c’était vraiment un joli petit garçon qu’elle avait eu la nuit dernière. Le premier enfant qu’elle mettait au monde, l’enfant qu’elle avait toujours imaginé. La joie de donner à son tendre époux un fils qui pourra porter son nom était une plus grande joie pour elle. Certes si elle avait eu une fille, elle ne serait pas moins heureuse car avoir un enfant en parfaite santé est une chose merveilleuse mais pour son mari, avoir un fils était mieux vu. Elle savait au fond d’elle que son fils allait avoir une vie passionnante, qu’il était destiné à une aventure que personne ne pouvait suspecter ni même prévoir. « Comment voulez-vous l’appeler ? » Relevant la tête, le regard des jeunes parents se croisaient pour ne plus se lâcher durant plusieurs minutes « John … John ce serait parfait » Son époux hochait la tête en regardant son fils avant de dire « Alors ce sera John, John Hamish Watson » Voilà le début de l’histoire de John Watson.

Un petit garçon de six ans courrait dans la pièce sans raison apparente, voulant juste s’amuser un peu. Mais ce n’était pas au gout de tout le monde parce que bientôt la voix de son paternel s’élevait pour dire « John, veux-tu bien cesser de courir partout ? » Le dit-John s’arrêtait pour lever ses yeux bleus vers son père qui le regardait à la fois exaspéré et amusé. On ne pouvait pas en vouloir en voyant la bouille presque angélique du petit John son comportement et être sévère très longtemps n’était guère une chose possible. S’agenouillant malgré tout devant son fils, le père de celui-ci disait « Je sais parfaitement que tu as envie de jouer et de courir partout mais ce n’est pas possible. Tu dois apprendre, mon fils, à rester calme comme à ton place, tu comprends ? Je sais que tu es assez grand pour le faire mais veux-tu bien le faire ? » John hochait un peu avec hésitation la tête. « C’est bien, je suis fier de toi » Recevant une accolade de son père, John se promettait de respecter ce que venait de dire son père pour longtemps … Tenant sa promesse, son père ne pouvait qu’être fier en voyant que son fils était vraiment digne d’être  son fils et de leur statut sociale.

« Han mon chéri, je suis si fière de toi » « Merci beaucoup mère » Serrant contre lui sa mère, John souriait avec joie. Et il avait de quoi. A  vingt-six ans, John venait d’avoir son titre de docteur en médecine à l’Université de Londres. Il n’était pas le premier médecin de sa famille mais il n’était pas démotivé d’essayer de se faire sa propre réputation à Londres. « Mais vous n’êtes pas sans savoir que je désire encore faire une formation en chirurgie au Royal Victoria Military Hospital » Sa mère avait eu un sourire un peu triste, comprenant que son fils voulait dire qu’il commencera bien assez tôt une carrière de médecin militaire comme il le voulait depuis plusieurs années, servir son pays. Un peu malgré lui, John aimait sentir l’adrénaline parcourir son corps pour diverses raisons. Il recherchait cette sensation qu’il appréciait dans chaque moment de sa vie mais cela, peu était au courant. Devenir médecin militaire lui permettrait de sauver des vies … mais aussi à sentir l’adrénaline le parcourir. Sa mère le serrait un peu plus contre elle avant de lui dire tout bas pour que seuls eux l’entendent « Prends soin de toi parce que je ne veux pas … je ne veux pas t’enterrer ». John embrassait alors sa mère sur la tempe, dans une promesse silencieuse de rester en vie.

Entouré de corps gémissants, John souffrait en silence ou plus vite essayait. En allant sur le terrain, il avait reçu une balle dans l’épaule. Pour avoir soigné des blessures à peu près pareilles, il savait ce qu’il devait faire pour aller un peu mieux mais aucun livre ne pouvait le préparer à la douleur qu’il ressentait dans son épaule, s’étendant dans son bras et aussi dans son torse. C’était en étant affecté au 5e régiment des Royal Northumberland Fusiliers en Afghanistan qu’il avait été blessé alors qu’à Kandahar, en Inde, il n’avait connus que les brûlures vraiment légères, des cloques mais rien de plus. La douleur était vraiment intense au point d’avoir failli s’évanouir quand elle avait prit place dans son être tandis qu’il sentait le sang sortir de sa blessure. C’était seulement grâce à son ordonnance qu’il avait pu échapper à la mort et qu’il se retrouvait en convalescence à Peshawar.  Son calvaire n’y était pas terminé, en dehors de la douleur bien sûre, parce qu’il s’était diagnostiquer la fièvre typhoïde malgré tout les éléments qui pouvaient l’en empêcher. Pourtant aujourd’hui était différent, un de ses confrères médecins militaires s’était approché de lui pour regarder son état avant de soupirer « Cher confrère, au vue de votre état, je pense qu’il est préférable que vous soyez rapatrier en Angleterre … Que vous preniez votre retraire pour votre bien … » Malgré que la fièvre s’était un peu emparé de son corps, John hochait la tête avant de soupirer en fermant les yeux. Il allait enfin rentrer chez soi … Mais c’était difficile pour lui de se dire qu’il avait la chance de le faire alors que d’autres, pas …

Grinçant des dents, John marchait en rue en essuyant de faire partir la douleur dans son épaule comme à chaque fois qu’il va pleuvoir. On lui avait dit qu’il s’habituerait mais la blessure n’étant pas encore cicatrisées, la douleur était bien présente. Certes pas aussi imposant que quand il avait été blessé, c’était plus désagréable qu’autre chose. Alors qu’il se dirigeait vers l’hôtel du Strand qu’il voyait sa vie changer brusquement. Une brusque secousse s’abattait contre son épaule blessée, le faisant gémir de douleur. Il pouvait voir un homme passer avant qu’un autre arrive par derrière, l’évitant de justesse comme si de rien n’était, pour finalement l’arrêter en le plaquant durement contre le sol. Quelques personnes s’arrêtaient mais d’autres continuaient comme si rien n’était. « Je t’avais bien que je te retrouverais » Le deuxième homme venait de parler continuait de plaquer l’homme par terre jusqu’à ce que la police arrivait pour arrêter l’homme. Les personnes disparaissaient comme l’homme que John fixait. Remarquant que la douleur était moins présente, il commençait à le suivre sans vraiment de raison. « Vous allez me suivre longtemps ? » L’homme se tournait pour regarder John qui disait simplement « Cela ne tient qu’à vous mais je tiens à dire que vous avez fait du beau travail » Un silence s’abattait avant que l’homme ne disait « Je m’appelle Sherlock Holmes et vous ? » « John Watson » « Alors Watson, voulez-vous emménager avec moi ? Vous ne devez pas avoir un bon endroit où habiter depuis votre retour d'Afghanistan » John le regardait avec étonnement, comment se faisait-il qu'il sache d'où il revenait? « Mais comment vous … » « Oui ou non ? » « Oui » John s’entendait dire oui sans avoir décidé de le faire concrètement, une part de lui ayant donné son accord avant que le cerveau ne le décide. « Parfait, alors je vous revois au 221B Baker Street. » Sur ces derniers mots, Sherlock partait en laissant John étonné derrière lui. Au moins il avait un vrai logement à présent … enfin il l’espérait.

Des années étaient passées depuis cette rencontre et John avait bien emménagé avec Sherlock dans un bref délai. La colocation fut un peu difficile pour John au début parce que Sherlock avait des occupations toujours pas très nettes à des heures où les personnes normales dormaient. Mais au bout d’un an, il s’était habitué et c’était tout à l’idée de ne pas pouvoir avoir des nuits complètes sont dérangements ou encore de retrouver un jour leur salon comme une pièce bien rangée. Il ne voulait pas changer Sherlock après tout. Ayant du prendre sa retraite à l’armée, il avait décidé d’ouvrir un cabinet à côté de son logement où il pouvait recevoir sa clientèle, quand Holmes les laissait tranquille. Et, alors que c’était impossible, il avait pu découvrir qu’on pouvait parfaitement avoir une vie pleine d’adrénaline en aidant son ami Holmes dans ses enquêtes poussés souvent par la curiosité. Sans oublier la jolie Mary Morstan qui était rentré dans sa vie, même si ce n’était visiblement pas au gout de Sherlock, mais pas de quoi parler de mariage … Il aimait bien trop les enquêtes avec Holmes. Enfin … avant que celui-ci trop occupé sur son enquête concernant Moriarty commence à ne plus se soucier de John qui s’inquiétait pour son ami mais à force d’être exclu, John trouvait en Mary une compagnie qui lui manquait cruellement. C’était d’ailleurs en compagnie de Mary que John se trouvait quand une douleur se propage lentement dans tout son corps. Il avait eu un léger dérangement dans son épaule alors que cela faisait un moment qu’il ne ressentait plus rien concernant sa blessure. Posant sa main dessus, il demandait « Que … Qu’est-ce qu’il se passe ? » Mais sa question n’eut jamais de réponse …

Fermant les portes de son cabinet à clé pour plus de sécurité, George montait au premier étage de la maison où habitait depuis tellement longtemps qu’il avait oublié depuis combien de temps exactement pour rejoindre sa femme, Mary. Une journée venait de se terminer pour lui mais pas une journée épuisante. George était docteur depuis de longues années à ses yeux et jamais un jour il avait regretté de l’être. Il aimait être docteur privé pour aider les autres à aller mieux, de plus pouvoir avoir son propre cabinet chez lui était quelque chose qu’il affectionnait particulièrement. Sa femme l’avait toujours encouragé à avoir son propre cabinet depuis leur mariage même si c’était, pour elle, un peu plus pour garder son mari près d’elle mais elle l’avait toujours encouragé parce qu’elle savait que George voulait vraiment être docteur privé. Tous les deux avaient une vie vraiment heureuse voir complète. Mais au fond de lui, George ressentait un vide qu’il n’arrivait pas à combler. L’amour de sa femme, la vie qu’il menait et même l’argent, rien n’arrivait à faire partir le vide qu’il ressentait tous les jours du lever au coucher. Mais il n’en avait parlé à personne, personne n’aurait de réponse si ce n’était que quelque chose devait lui manquer … Mais quoi ? Embrassant Mary comme tous les jours, John allait chercher le journal pour le lire dans un fauteuil plus très jeune mais qu’il affectionnait énormément. Regardant dans le journal comme tous les jours, George ne savait pas vraiment ce qu’il recherchait mais comme chaque fois, il finissait le journal avec une note de déception. Quelque chose manquait à sa vie … Vraiment. Regardant Mary, il ne pouvait s’empêcher de soupirer. Un jour, il trouvera ce qu’il lui manque.

Assit sur la table de consultation de son cabinet, George ne se sentait pas bien. Et il avait de quoi. Dans son esprit, des souvenirs passaient à toute allure pour le laisser sans voix. Essayant de ne pas trembler, il se sentait impuissant quand les souvenirs de son vie précédente revenaient brutalement dans son esprit pour reprendre leur place. C’était presque douloureux de revivre certains moments de sa vie surtout pendant son service en tant que médecin militaire. Son ancienne blessure l’avait fait souffrir comme s’il venait de recevait à nouveau la balle au même endroit mais la douleur partait très rapidement. Il comprenait pourquoi il avait cette cicatrice sur l’épaule, avoir la vraie explication et pas seulement l’idée qu’il avait été brûlé autrefois. Son esprit, enfin libéré, ne prenait pas longtemps de comprendre pourquoi il ressentait un vide qui ne pouvait pas être comblé. Le vide venait de sa séparation avec quelqu’un, il en avait la certitude, mais il ne savait plus de qui exactement … Il se souvenait rapidement d’un homme avec qui il avait l’air d’avoir vécu plusieurs choses importantes mais contrairement à d’autres souvenirs, ceux-ci restaient flous dans sa mémoire. Comme si … quelque chose l’empêchait de comprendre qui il était vraiment pour lui. Rapidement il se disait qu’il avait surement décidé de ne plus trop s’en rappeler pour se protéger … Enfin c’était ce qu’il voulait se faire croire. Mary débarquait dans son cabinet avant de le prendre dans ses bras pour lui murmurer « Je sais que tu te souviens de ton passé et moi du mien mais … Je t’aime quand même. S’il te plait, ne me quitte pas. » « Te quitter ? » Mais Mary ne répondait pas, pas besoin de toute manière. Non il ne quitterait pas Mary, après tout il l’aimait … N’est-ce pas ?